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RDC : Le HCR lance un appel d'urgence aux rebelles pour le respect des principes humanitaires

Points de presse

RDC : Le HCR lance un appel d'urgence aux rebelles pour le respect des principes humanitaires

19 Décembre 2008

Le HCR a lancé un appel d'urgence aux forces rebelles en République démocratique du Congo, pour qu'elles garantissent la protection des civils en accord avec les principes humanitaires, dans un site de fortune où se trouvent quelque 10 000 personnes déplacées internes près d'une base de la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans la région de Rutshuru, à 80 kilomètres au nord de Goma.

L'appel a été lancé cette semaine aux forces rebelles du CNDP de Laurent Nkunda, à la suite de plusieurs informations selon lesquelles des déplacés internes se trouvant dans ce site subissent actuellement des pressions pour rentrer dans leurs villages. Les déplacées internes ne devraient pas être soumis à de telles intimidations et nous nous opposons à toute tentative de coercition contre ces personnes pour les obliger à partir contre leur gré. Tout retour doit être volontaire.

Nous sommes particulièrement inquiets d'apprendre que les rebelles ont récemment demandé de voir des listes des personnes déplacées présentes sur le site avec leurs villages d'origine. Les déplacés internes nous ont également indiqué que certains d'entre eux avaient été détenus arbitrairement ou forcés à travailler. Les 10 000 personnes déplacées internes présentes dans le camp, dans le village de Kiwanja aux environs de Rutshuru, ont un besoin urgent d'assistance - principalement d'hébergement, d'ustensiles de cuisine et de nourriture. Le camp de fortune grossit depuis le mois d'octobre près de la base des troupes de maintien de la paix des Nations Unies (MONUC).

Le CNDP de Laurent Nkunda a pris le contrôle sur la ville de Rutshuru pendant les combats survenus à la fin du mois d'octobre. Ils affirment que les zones contrôlées par les rebelles, notamment Jomba, Kisigari, Busanza et Rugari, sont des zones sûres pour le retour.

Certains déplacés internes nous indiquent qu'ils préfèrent rester près de la base de la MONUC pour des raisons de sécurité, ce qui leur permet aussi d'être à proximité de leurs villages. D'autres disent qu'ils préféreraient être transférés vers Goma. Enfin, certains ont indiqué qu'ils fuiraient vers l'Ouganda s'ils le pouvaient.

Le HCR et ses partenaires prévoient une évaluation des besoins suivie par une distribution de nourriture et d'assistance humanitaire. Les réserves d'eau et l'absence de latrines demeurent un grave problème.

Pendant ce temps à Minova, une ville à 50 kilomètres au sud-ouest de Goma près du Lac Kivu, sur la frontière administrative entre le Nord et le Sud-Kivu, nous travaillons avec d'autres agences des Nations Unies et des ONG pour établir un camp permettant d'accueillir au moins 4 000 déplacés internes qui vivent actuellement dans une demi-douzaine de sites spontanés dans la ville. Quelque 2 000 autres familles déplacées vivent au sein de la communauté d'accueil.

Certains de ces sites spontanés autour de Minova ont presque un an d'existence, alors que d'autres nouveaux sites sont apparus après la reprise récente des combats au Nord-Kivu. Des familles continuent à vivre dans des écoles, des églises et plus récemment des parties de l'hôpital local. Des efforts ont été menés pour identifier un nouveau site qui sera utilisé pour le transfert de déplacés internes vivant actuellement dans ces bâtiments publics.

Des informations répétées font état de l'arrivée de davantage de déplacés internes à Minova depuis la région proche des Hauts-Plateaux de Numbi. Certains déplacés internes disent que leurs fermes ont été pillées et saisies par les forces de Laurent Nkunda. D'autres disent qu'ils se rendent à Minova pour trouver de l'aide.

Les combats au Nord-Kivu se sont intensifiés à la fin 2006. En janvier 2008, ils avaient porté le nombre de déplacés internes dans la région à plus de 846 000 personnes. Depuis la reprise de combats en août, quelque 250 000 civils ont fui, beaucoup d'entre eux étaient déjà déplacés.