Les survivants congolais des attaques de la LRA demandent aide et protection
Les survivants congolais des attaques de la LRA demandent aide et protection
Une équipe conjointe des Nations Unies a réussi à se rendre au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le village de Duru, qui a été le théâtre d'attaques successives menées par la dite Armée de résistance du Seigneur (LRA). Ce village, déjà attaqué par la LRA en septembre dernier, a été de nouveau visé par le groupe rebelle ougandais cette semaine. Quatre personnes ont trouvé la mort lors de cette dernière attaque. Le village a par ailleurs été déserté par presque tous ses habitants.
Des employés du HCR, qui se sont rendus dans ce secteur par hélicoptère mercredi, ont indiqué que ce village, autrefois animé, était maintenant désert et envahi par la végétation. Des survivants de Duru ont pris le risque de s'aventurer hors de leurs cachettes pour rencontrer l'équipe. Nos collègues ont été choqués par la condition physique de ces villageois, dont beaucoup d'entre eux sont vêtus de haillons et paraissent affamés et faibles après avoir passé des nuits dans la brousse en plein air sans couverture. Les employés du HCR ont entendu des récits éprouvants sur les atrocités commises par les membres du groupe rebelle ougandais. Les survivants ont indiqué qu'une dernière attaque avait été menée contre le village lundi et mardi, tuant quatre personnes, blessant une petite fille de quatre ans et enlevant un garçon de neuf ans.
Selon l'équipe du HCR présente à Dungu, le centre régional situé à 90 kilomètres au sud de Duru, le bilan s'élève maintenant à 567 personnes, depuis le début des attaques en septembre dernier menées par la LRA dans la Province Orientale de la RDC bordant l'Ouganda et le Sud-Soudan. Cette estimation inclut les victimes des attaques qui ont eu lieu cette semaine à Duru et à Diagbe, un village situé plus au nord. Les estimations du nombre de personnes forcées à se déplacer dans cette partie de la RDC ont maintenant dépassé 115 000 et ce chiffre devrait continuer à augmenter.
Les villageois à Duru ont dit au HCR que les rebelles avaient pillé et détruit les maisons par les flammes, forçant ainsi les habitants à fuir dans la forêt. Certains d'entre eux ont fui vers Dungu. Quelque 2 000 autres ont traversé la frontière vers le Soudan voisin. Ceux qui sont restés à Duru sont traumatisés et ils ont besoin d'aide d'urgence.
Ils ont également dit à notre équipe qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, craignant de nouvelles attaques, des viols et des enlèvements. Sur place dans le village, il n'y a aucun personnel médical pour s'occuper des malades et des blessés et il n'y a pas de médicaments. Les villageois restants ont aussi indiqué qu'il était risqué de boire l'eau collectée dans les puits.
Lors de la première attaque menée par la LRA contre Duru en septembre 2008, on comptait environ 6 000 habitants. Maintenant, moins de 1 000 personnes (soit 180 familles) vivent encore dans ce village.
Les agences humanitaires font face à d'énormes défis logistiques pour se rendre dans les communautés affectées par les attaques de la LRA. Par exemple, on ne peut se rendre à Duru que par hélicoptère avec une escorte de sécurité assurée par des soldats des forces de maintien de la paix des Nations Unies (MONUC). L'accès physique limité, l'insécurité et les routes impraticables gênent à la fois l'acheminement et la distribution d'aide humanitaire.
L'aide arrive, cependant, vers d'autres parties du district de Dungu. Mardi, un convoi des Nations Unies est arrivé à Dungu avec, à son bord, 70 tonnes de nourriture et d'articles de secours fournies par des agences humanitaires des Nations Unies, dont le HCR. Les camions avaient quitté Goma, la capitale du Nord-Kivu, il y a 10 jours. Ils ont apporté de la nourriture fournie par le PAM (du maïs, du sel, de l'huile de cuisine et des pois) et des articles de secours fournis par le HCR (des couvertures, des nattes de couchage, des ustensiles de cuisine, des jerrycans et du savon). Prochainement, dans le cadre d'efforts conjoints avec nos partenaires, nous espérons pouvoir distribuer de l'aide à environ 100 000 personnes déplacées dans des lieux comme Duru, Faradje, Doruma, Watsa et Isiro, qui n'ont reçu aucune assistance depuis septembre dernier.
Nous prévoyons de participer ce week-end à d'autres missions conjointes dans les secteurs affectés par les attaques, pour obtenir plus d'informations sur l'ampleur du déplacement forcé et les besoins de la population.