République démocratique du Congo : La population continue de fuir, suite aux attaques de la LRA
République démocratique du Congo : La population continue de fuir, suite aux attaques de la LRA
Nous sommes de plus en plus inquiets quant à la situation humanitaire et aux attaques continues menées par le groupe rebelle ougandais, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), contre la population civile dans la Province Orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon l'équipe du HCR au centre régional de Dungu, le nombre des victimes dans la province frontalière entre l'Ouganda et le Sud-Soudan s'élève maintenant à 537 morts. Par ailleurs, quelque 408 personnes ont été enlevées par la LRA depuis la reprise des violences en septembre de l'année dernière, y compris les victimes enlevées au cours des attaques menées ces quatre derniers jours.
Selon les premières estimations, le nombre des déplacés internes dans cette région de la RDC a maintenant dépassé 104 000. Parmi eux, nombre sont ceux qui sont toujours cachés dans la brousse, particulièrement dans les environs de la ville de Faradje qui a été particulièrement touchée pendant la période de Noël. Sur les 37 000 personnes qui ont fui Faradje, quelque 16 000 d'entre elles ont déjà été enregistrées à Tadu et dans les villages environnants au sud de Faradje. Plus de 10 000 d'entre elles sont des enfants.
Dans la région de Dungu, qui a été attaquée par la LRA en septembre 2008, la Croix-Rouge locale vient d'achever l'enregistrement des déplacés dans la ville et dans les 27 villages voisins. Sur les 54 777 déplacés internes enregistrés dans cette région, plus de 27 000 sont des femmes et près de 15 000 sont des enfants de moins de cinq ans.
Les forces armées congolaises, soudanaises et ougandaises ont lancé une opération militaire conjointe contre la LRA le 14 décembre dernier.
Les dernières séries d'attaques de la LRA ont visé des villages et des campements au sud-ouest de Faradje. Le village de Tomati, à 57 kilomètres au sud-ouest de Faradje, a été réduit en cendres samedi. Des attaques contre Sambia, un village minier situé à quelque 75 kilomètres de Faradje, menées par la LRA vendredi et dimanche dernier, ont causé la mort d'au moins sept personnes.
À travers toute la région, des rebelles de la LRA ont été aperçus créant la panique et de nouveaux déplacements. Notre personnel à Dungu rapportait ce matin qu'il y avait des mouvements de populations considérables et continus en direction de Faradje et vers les régions situées au sud de Dungu. De plus, 2 000 personnes seraient arrivées à Ezo, au Sud-Soudan voisin.
Nous restons extrêmement préoccupés par le sort des habitants se trouvant maintenant bloqués dans une zone de conflit près des frontières de la RDC, de la République centrafricaine et du Soudan. Selon les autorités sanitaires locales, la population dans la région de Doruma serait d'environ 56 000 personnes. Le district de Faradje, situé au sud-est, aurait été également le théâtre de nombreux affrontements au cours des semaines passés, et abriterait quelque 350 000 habitants.
La population déplacée a désespérément besoin de nourriture, d'hébergement, de médicaments, de vêtements et d'autres articles humanitaires. La région par elle-même pose d'immenses défis logistiques à cause du manque de routes ou de leur mauvais état, et elle demeure par ailleurs extrêmement instable. Un accès humanitaire sûr demeure le plus important défi pour nous et les autres agences. Nous continuons de travailler avec les autorités locales, afin de trouver des moyens pour fournir de l'assistance dans ces zones inaccessibles et en proie à l'insécurité.