Le HCR commence le rapatriement des personnes déplacées du Timor oriental
Le HCR commence le rapatriement des personnes déplacées du Timor oriental
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a commencé aujourd'hui l'opération de rapatriement des Est-Timorais qui se trouvent dans des camps sordides au Timor occidental et dont le nombre est estimé à 230 000. Deux premiers groupes, 173 personnes déplacées, ont été acheminés par avion.
« Aujourd'hui marque le début d'une opération qui permettra le retour des dizaines de milliers d'Est-Timorais dans leurs foyers. C'est une opération difficile et compliquée, mais avec le soutien du gouvernement indonésien et de la communauté internationale, nous sommes sûrs de pouvoir la mener à bon terme », a déclaré le Haut Commissaire, Madame Ogata.
Un avion Transall affrété par le HCR a fait deux sorties entre l'aéroport de Kupang, au Timor occidental, et Dili, la capitale du Timor oriental.
Les personnes dans ces deux premiers groupes se trouvaient dans le stade Koni Badminton et dans l'église de l'Assomption, tous deux à Kupang. L'opération s'est déroulée sans problèmes, malgré les milices qui harcèlent les réfugiés et qui se trouveraient dans la région. Les forces de police ont maintenu une présence discrète pendant que le personnel du HCR organisait le transport par car des réfugiés jusqu'à l'aéroport.
Dans la salle d'attente de l'aéroport, les rapatriés ont reçu de la nourriture et de l'eau. Le gouverneur du Timor occidental était présent à l'aéroport pour leur souhaiter bon voyage. Majoritairement catholiques, les Est-Timorais ont dit leurs prières et ont ensuite embarqué dans l'avion qui les amenait à Dili.
« Nous ne savons pas ce qui va nous arriver une fois de retour. Personne ne peut connaître l'avenir. Nous nous laissons dans la main de Dieu », a dit Antonio Alvez, le chapelet autour du cou, charpentier de métier de 42 ans, qui retourne à Dili avec sa femme et ses quatre enfants. Il avait fui Dili le 9 ou 10 septembre lorsque la capitale était en feu ; des soldats l'avaient incité à fuir pour sa propre sécurité.
Le personnel du HCR à Dili était présent pour recevoir les rapatriés et leur a distribué des bâches en plastique, des nattes et des couvertures. Un centre de transit abritera ceux qui n'ont pas de maison. Nombre de femmes ont affirmé avoir fui sans leurs maris, et sont sans nouvelles d'eux depuis un mois.
Des vols journaliers sont prévus dans les prochains jours. Afin d'accélérer l'opération de rapatriement, le HCR examine aussi la possibilité d'organiser des convois par voie terrestre ainsi que par bateau, si la situation de sécurité le permet.
L'opération de retour a eu lieu deux semaines après l'arrivée d'une mission du HCR au Timor occidental laquelle devait organiser l'acheminement urgent d'aide humanitaire et planifier le rapatriement volontaire.
Le Haut Commissaire s'est rendue elle-même en Indonésie il y a trois semaines, et a obtenu des garanties, de la part du président indonésien et autres hauts responsables, pour un accès libre des travailleurs humanitaires aux personnes déplacées qui se trouvent dans les camps au Timor occidental.
Au cours de cette semaine, le HCR a commencé un pont aérien pour acheminer du matériel de secours d'urgence depuis Darwin, en Australie, à Kupang. Un autre vol est arrivé aujourd'hui, portant à sept le nombre total de vols.
Le HCR a pu évaluer l'état de certains camps de la région de Kupang, où se trouvent environ 40 000 personnes des 230 000 déplacés qui sont au Timor occidental. Néanmoins, la plus grande majorité, soit quelque 130 000 personnes, se trouvent dans des camps de fortune au long de la frontière avec le Timor oriental, où les conditions de vie sont épouvantables et où ils subissent des actes d'intimidation de la part des milices.
Le HCR a établi une présence dans la ville d'Atambua, située dans la zone frontalière, afin d'explorer la possibilité d'organiser des convois de rapatriement par voie terrestre.