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Timor oriental : le HCR fait part de son extrême inquiétude

Communiqués de presse

Timor oriental : le HCR fait part de son extrême inquiétude

6 Septembre 1999

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Madame Ogata, a aujourd'hui exprimé son extrême inquiétude quant au sort des Est-Timorais obligés de fuir pour échapper à un climat d'insécurité croissante depuis l'annonce du vote massif de la population en faveur de l'indépendance.

« Il est déplorable qu'un référendum pacifique ait donné lieu à une violence telle que le HCR et les autres agences humanitaires ne soient plus en mesure de porter assistance aux victimes innocentes, en majorité des femmes et des enfants », a déclaré le Haut Commissaire.

« Je condamne fermement les attaques à l'encontre des agences humanitaires », a souligné le Haut Commissaire, faisant allusion au récent pillage de plusieurs centres d'aide. « Je demande à tous ceux concernés de faire en sorte que l'aide humanitaire puisse être distribuée aux personnes qui en ont besoin », a poursuivi Madame Ogata.

Le Haut Commissaire a chargé François Fouinat, directeur du Bureau pour l'Asie du HCR, de rencontrer des haut fonctionnaires du gouvernement indonésien afin de discuter de quelle manière la distribution de l'aide du HCR aux personnes déplacées au Timor oriental puisse s'effectuer sans entrave.

Lors de réunions tenues à Djakarta le lundi 6 septembre, François Fouinat a exhorté les responsables du gouvernement à créer les conditions nécessaires à la bonne marche des opérations humanitaires au Timor oriental. Le gouvernement a annoncé que des mesures sont en train d'être prises afin d'améliorer les conditions de sécurité et de rétablir l'ordre .

Depuis la fin de mai dernier, le HCR est venu en aide à 20 000 personnes au Timor oriental, mais face à l'escalade de la violence suite à l'annonce des résultats du vote samedi dernier, son personnel a dû se réfugier temporairement à Dili, dans le quartier général de la Mission des Nations Unies (UNAMET) au Timor oriental.

Selon le personnel du HCR au Timor oriental, plus de 2 000 habitants de Dili, dont nombre de femmes et d'enfants, sont actuellement réfugiés dans les locaux de l'UNAMET, dans des conditions plus que précaires. La nourriture manque et il n'y a pas de sanitaires. Les gens dorment où ils peuvent, à même le sol sur des morceaux de carton.

Le personnel du HCR a indiqué qu'il avait été possible de négocier avec la police l'escorte d'un convoi alimentaire depuis un entrepôt jusqu'aux locaux de l'UNAMET lundi matin, soulignant toutefois que ce convoi ne permettrait pas de tenir plus de 24 heures. Deux convois supplémentaires sont en cours de négociation.

« Nous entendions des coups de feu se rapprocher de plus en plus, et j'ai vu des colonnes de fumée noire s'échapper des maisons en flammes, et des groupes de personnes s'enfuyant vers les collines » a ajouté le personnel du HCR, soulignant qu'à moins qu'on leur assure une protection de nombreuses personnes sont en danger de mort.

Avant le référendum, le HCR estimait à 40 000 le nombre de personnes déplacées. Quelque 25 000 autres personnes auraient gagné le Timor occidental depuis les résultats du vote à travers lequel une forte majorité d'Est-Timorais ont fait le choix de l'indépendance, rejetant ainsi la proposition d'autonomie proposée par l'Indonésie. Le nombre de déplacés pourrait s'accroître avec l'intensification de la violence.