RDC : Plusieurs dizaines de milliers de personnes nouvellement déplacées dans la province du Nord-Kivu

Une reprise des combats, cette semaine dans le district de Masisi de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, a abouti au déplacement de davantage de personnes, avec de nouvelles vagues de déracinés par rapport à ce qui était prévu pour les jours à venir. De nouvelles arrivées sont observées chaque jour dans les sites accueillant des personnes déplacées internes dans la zone de Mugunga, et il est aussi fait état de personnes fuyant dans la province voisine du Sud-Kivu.

On compte maintenant quelque 65 000 personnes déplacées dans la zone élargie de Mugunga près de Goma, avec 45 000 personnes hébergées dans les sites et les camps de déplacement.

Les équipes de l'UNHCR sur le terrain ont identifié quelque 1 750 nouveaux arrivants depuis mardi dans les camps situés à Mugunga. Les déplacés ont indiqué avoir fui alors les combats se rapprochaient de leurs villages. Nombre d'entre eux ont marché durant deux jours pour atteindre la zone de Mugunga, à environ 20 kilomètres à l'ouest de Goma. Ils ont indiqué qu'il y a davantage de déplacés sur les routes fuyant vers Mugunga et Goma.

Dans le district de Masisi, où les combats entre l'armée gouvernementale et les troupes insurgées se sont accrus au début de la semaine, notre équipe sur le terrain a découvert un autre groupe important de personnes déplacées dans le village de Nzulo, à environ sept kilomètres à l'est de Sake. Le groupe avait trouvé abri chez des familles d'accueil, dans des églises et dans l'école primaire. Selon le chef du village, quelque 5 000 déplacés sont arrivés à Nzulo depuis début septembre. Durant les prochains jours, l'UNHCR, qui prend part à l'effort interagence, va vérifier le nombre de déplacés et évaluer l'aide dont ils ont besoin.

Une récente mission inter agence dans les villages de Kitchanga, Mweso et Kalemba dans le district de Masisi, à laquelle l'UNHCR a pris part, a pu vérifier que 16 000 personnes nouvellement déplacées sont abritées le long des routes entre ces villages. La réponse humanitaire est en cours de préparation. Dans le village de Kabe, dans la même zone, quelque 1 000 personnes se trouvent dans une école primaire. Nombre d'entre elles disent qu'elles avaient fui des combats ayant eu lieu précédemment et qu'elles ont été déplacées à nouveau par des combats plus récents. Certaines personnes se cacheraient aussi dans les forêts.

Avant cette nouvelle vague de déplacement, le site de déplacés de Bulengo, géré par l'UNHCR, avait atteint sa capacité maximum et abrite maintenant plus de 10 000 personnes déplacées. Il est vraiment difficile d'y accueillir encore de nouveaux arrivants. L'aide aux déplacés vivant chez des familles d'accueil est organisée par les agences humanitaires travaillant au Nord-Kivu.

La semaine prochaine, les experts de l'UNHCR chargés de l'enregistrement en mission à Goma vont commencer un exercice de vérification auprès de la population des sites et des camps dans la zone de Mugunga, conjointement avec les ONG NRC et Solidarité.

Nous sommes extrêmement préoccupés par l'intensification des combats au Nord-Kivu qui va déplacer des dizaines de milliers de personnes vers des sites de déplacement déjà surpeuplés. Elles viendraient s'ajouter à plus de 300 000 déplacés congolais qui se trouvent au Nord-Kivu depuis décembre de l'année dernière.