De la Syrie à la sécurité
De la Syrie à la sécurité
Cette année, l'acteur britannique David Morrissey s'est rendu au Liban, un pays qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens. Durant son séjour à Beyrouth et dans la plaine de la Bekaa, il a pu évaluer comment le processus de réinstallation peut transformer l'existence des réfugiés les plus vulnérables.
« J'ai rencontré un jeune couple, Maha et Talal, et leur petit garçon de deux ans, » dit-il. « Ils ont fui la Syrie il y a cinq ans à cause du conflit qui devenait de plus en plus dangereux. Quand je leur ai demandé de me parler de leur maison à Homs, ils m'ont raconté d'épouvantables histoires de bombardements. Plus de foyer pour eux, leur maison n'est qu'un amas de gravats. Alors ils n'ont nulle part où aller. »
Talal et Maha se sont installés dans un bâtiment condamné à Beyrouth. Talal qui travaillait comme charpentier en Syrie a reconstruit les portes et les fenêtres avant la naissance de leur enfant pour que leur logement ne soit plus exposé aux éléments.
Mais il était difficile de trouver du travail et le couple avait de plus en plus de mal à payer le loyer après cinq ans passés au Liban, un petit pays qui a ouvert ses portes aux réfugiés de la Syrie voisine où la guerre faisait rage.
Considérés par le HCR comme une famille hautement vulnérable, Talal et Maha ont été identifiés pour la réinstallation. Après avoir passé les contrôles de sécurité du ministère de l'Intérieur du Royaume-Uni, ils ont été sélectionnés en vue de leur réinstallation dans le pays. Quelques mois après les avoir rencontrés au Moyen-Orient, David Morrissey leur a rendu visite dans leur nouvelle maison du nord-ouest de Londres où ils s'attachent à apprendre l'anglais ; leur fils Hisham est à la garderie.
« En toute honnêteté, quand nous avons quitté la Syrie pour aller au Liban, nous ne pensions pas aller à Londres ou dans un quelconque pays étranger, » a dit Talal à David Morrissey. Talal est aujourd'hui déterminé à utiliser ses talents de charpentier en Grande-Bretagne.
« J'adore mon travail. Au Liban, c'était difficile de m'y consacrer pleinement, mais ici c'est ce que je veux faire. Je veux travailler. Je veux apprendre la langue et faire ma part. »
Après avoir retrouvé la famille dans son nouveau logement londonien, David Morrissey a déclaré : « ça m'a vraiment réconforté de les retrouver et de constater leur détermination à s'intégrer. Ils veulent vraiment prendre part à tout ce qui se passe ici Royaume-Uni, apprendre la langue et trouver leur place dans la société. »
« Nous avons tous pu voir à la télévision les dévastations en Syrie d'où viennent ces familles et j'ai pu constater par moi-même la dureté des conditions de vie des réfugiés au Liban. La réinstallation est une bouée de sauvetage que le HCR leur offre pour reconstruire leur existence. Et ici, ils essaient de rebâtir leur vie, pleins d'espoir et de courage. »
Maha a dit à David Morrissey: « Nous voulons une nouvelle vie. J'ai été très heureuse de venir ici, je me suis sentie comme chez moi. »
D'après les estimations du HCR, près de 1,2 million de réfugiés devront être réinstallés dans l'année à venir. L'an dernier, 125 800 réfugiés ont pu redémarrer une nouvelle vie grâce au programme de réinstallation.
Le HCR a publié ce jour un rapport (en anglais) intitulé Towards Integration, on the UK’s Syrian Vulnerable Persons Resettlement Scheme (Vers l'intégration – Le dispositif britannique de réinstallation des Syriens vulnérables). L'étude montre que les réfugiés syriens sont très reconnaissants de l'authenticité de l'accueil qui leur a été réservé et que les enfants réfugiés rattrapent leur retard scolaire. Il conclut également qu'un appui plus ciblé en matière d'enseignement de la langue, de logement et d'emploi favoriserait l'intégration des réfugiés au Royaume-Uni.
Le HCR demande au Gouvernement britannique de favoriser la réinstallation de 10 000 réfugiés d'origine syrienne et d’autres pays dont les ressortissants fuient la violence et la persécution.