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Un entrepreneur syrien propose les saveurs de Damas en Égypte

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Un entrepreneur syrien propose les saveurs de Damas en Égypte

L'histoire d'un réfugié syrien montre combien un savoir-faire acquis à Damas dans la pâtisserie et autres douceurs peut progressivement devenir une entreprise florissante au Caire.
27 Mai 2019

Lorsque le pâtissier Abdullah Bachir a dû fuir à cause de la guerre en Syrie, en 2012, il a pris la direction de l’Égypte avec toute sa famille. Sur place, il a ouvert un magasin semblable à celui qu'il avait laissé derrière lui, c’est-à-dire une boutique aux étagères remplies de pâtisseries garnies de dattes ou de pistaches et de gâteaux de semoule enrobés de sirop.


Pour tous les amateurs de sucré, ce que Damas a perdu, l’Égypte l’a gagné.

L’Égypte accueille 132 281 réfugiés syriens enregistrés, et l’histoire d’Abdullah Bachir illustre la volonté qu’ils ont à surmonter les obstacles pour réussir dans leur nouveau pays, à l’aide des compétences professionnelles acquises chez eux.

Abdullah Bachir est né dans une famille de pâtissiers. Depuis les années 1980, la boutique de son père à Damas est citée parmi les « 20 meilleurs magasins de desserts en Syrie », explique-t-il.

« Peu après, il était devenu évident que nous devions travailler. »

À leur arrivée au Caire, les Bachir pensaient que la situation dans leur pays se stabiliserait au bout de quelques semaines ou quelques mois.

« En quittant la Syrie, nous n'avions pas l’intention d'ouvrir un magasin ici, mais peu après, il était devenu évident que nous devions travailler », dit-il.

Recréer l'entreprise à partir de zéro fut une expérience difficile. La famille n’avait pas suffisamment de capitaux et il a fallu apprendre à adapter la production aux goûts des Égyptiens.

« Nous avons dû développer notre activité, acheter du matériel égyptien et consulter des chefs égyptiens », raconte Abdullah Bachir. Le résultat s’appelle aujourd’hui « Sweets of Damascus » (« Les douceurs de Damas »), une boutique familiale, qui a ouvert ses portes en octobre 2013 dans la ville de Gizeh, à proximité du Caire, la capitale.

Au début, ils ne produisaient qu'un seul type de dessert : un « knafeh nabulseya », une pâtisserie réalisée à base de pâte phyllo et de fromage sucré, enrobée de miel, puis cuite au four. Mais la famille possède à présent deux petites boutiques dans lesquelles Abdullah Bachir et son frère Mohammad, empilent les plateaux de gullash, basbousa, maamoul et autres desserts.

« Nous n’avons pas choisi de demander l'asile. »

Même si les conditions d’asile en Égypte sont généralement favorables, les possibilités qu’ont les réfugiés en termes d’accès au marché du travail sont restreintes, ce qui en pousse beaucoup à se tourner vers la création d’entreprise. Pour les aider à surmonter certains obstacles, le HCR propose aux réfugiés et aux demandeurs d'asile éligibles une formation, une aide à la recherche d’emploi et des micro-subsides pour les créations d’entreprises. Au premier semestre 2018, 228 personnes relevant de la compétence du HCR ont pu bénéficier d'une aide au renforcement des moyens de subsistance.

Afin de les aider à surmonter ce type d’obstacles, le HCR offre aux réfugiés et demandeurs d'asile éligibles une formation, un placement professionnel et des micro-subventions pour les jeunes entreprises. Au premier semestre de 2018, près de 228 personnes relevant de la compétence du HCR ont bénéficié d'une aide à la subsistance.

Depuis le début du conflit en Syrie, il y a huit ans, plus de cinq millions de personnes ont fui vers d'autres pays de la région, notamment l’Égypte, où les Syriens représentent désormais plus de la moitié des réfugiés et des demandeurs d'asile enregistrés.

Même si Abdullah Bachir a trouvé le succès dans son pays d'adoption, il souhaite toujours rentrer chez lui.

« Nous n’avons pas choisi de demander l'asile », dit-il. « Peu importe tout le travail que nous avons ici, nous avons un pays à retrouver. Lorsque la guerre sera terminée, nous rentrerons. »