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Des combats entravent l'ouverture d'un bureau du HCR au Nord-Kivu

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Des combats entravent l'ouverture d'un bureau du HCR au Nord-Kivu

Le HCR ouvre un nouveau bureau de terrain à Rutshuru, une capitale de district submergée par les déplacés congolais dans la province du Nord-Kivu en proie à l'instabilité.
22 Novembre 2007
Le camp de Nyongera se situe à proximité d'une base militaire. L'UNHCR veut transférer les déplacés vers un autre site.

GOMA, République démocratique du Congo, 22 novembre (UNHCR) - L'UNHCR a ouvert un nouveau bureau de terrain à Rutshuru, une capitale de district submergée par les déplacés congolais dans la province du Nord-Kivu en proie à l'instabilité.

Cependant l'ouverture du bureau, mercredi, a été gênée par la reprise des combats près du centre de la ville de Rutshuru, qui a forcé des milliers de personnes à fuir leurs maisons en quête de sécurité. Le conflit a retardé les projets qui visaient à de nouvelles opérations de gestion et de coordination des camps dans la région.

L'UNHCR est la première agence des Nations Unies à établir une présence permanente à Rutshuru et les deux employés locaux du nouveau bureau vont superviser les opérations d'aide et de protection en faveur de quelque 45 000 personnes déplacées dans la zone de Rutshuru. Environ la moitié d'entre elles vivent dans cinq camps, alors que le reste est hébergé dans des bâtiments publics ou chez des proches et des amis.

« Il est difficile de travailler depuis Goma et d'assurer une aide et une protection régulières aux déplacés à Rutshuru », a expliqué Masako Yonekawa, cheffe du bureau de l'UNHCR à Goma, la capitale provinciale qui est située à environ 70 kilomètres au sud de Rutshuru.

Masako Yonekawa a indiqué que les combats de mercredi allaient retarder le lancement de l'opération de l'UNHCR destinée à transférer quelque 2 000 personnes déplacées depuis plusieurs bâtiments scolaires et un stade vers le nouveau site de Dumez, qui a été mis sur pied par l'agence pour les réfugiés, en consultation avec les autorités locales de Rutshuru.

Les personnes de ce groupe avaient fui leurs villages en octobre pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et les troupes insurgées. Nombre de personnes dorment dans des salles de classe, qu'elles doivent quitter le matin à l'arrivée des élèves au début des cours. Masako Yonekawa a indiqué que le transfert vers Dumez allait « soulager les déplacés du stress de devoir quitter leur abri temporaire chaque jour et permettre un retour à la normale de la vie au sein de la communauté. »

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats au Nord-Kivu ces dernières semaines. De nombreux déplacés vivent dans des conditions précaires sans aide humanitaire régulière, et notamment sans nourriture, sans soins de santé, sans vêtements, sans eau potable ni matériel d'hébergement comme des bâches en plastique ou des couvertures.

De récentes missions d'évaluation de l'UNHCR à Rutshuru ont exprimé une préoccupation concernant la proximité des sites de déplacés avec des bases militaires qui, selon elles, pourraient exposer les femmes à des risques d'abus sexuels.

« L'une des tâches les plus urgentes consiste à étudier un transfert possible des déplacés internes depuis le site de Nyongera, qui se situe près d'une unité de l'armée », a indiqué Barbara Colzi, chargée de protection à l'UNHCR, ajoutant que l'agence espérait transférer les déplacés vers un site plus sûr situé 500 mètres plus loin.

Germaine Bationo, cheffe de l'équipe d'urgence de l'UNHCR au Nord-Kivu, a indiqué qu'il y avait d'autres obstacles mettant en péril les opérations d'aide et de protection, notant que quelques uns des sites hébergeant des déplacés se trouvent dans des zones sous contrôle des rebelles. « Cela va sérieusement restreindre nos mouvements et rendre nécessaire l'utilisation d'escortes militaires de la mission des Nations Unies pour le maintien de la paix », a-t-elle ajouté.

Elle a aussi évoqué les camps de Kyniandyi I/II et Ngwenda situés à une distance de 10 à 15 kilomètres de la ville de Rutshuru. Les déplacés de Ngwenda ont indiqué aux membres d'une équipe d'évaluation que quelques uns d'entre eux avaient choisi de rentrer chez eux, vers un avenir incertain, plutôt que de mourir de faim s'ils restaient.

Le renforcement des forces militaires et les affrontements incessants dans le Nord-Kivu depuis décembre 2006 ont engendré la plus importante crise de déplacement interne de la région, depuis la fin de la guerre civile en 2003. Depuis décembre dernier, quelque 375 000 Congolais ont été forcés de quitter leurs maisons dans cette province, dont plus de 160 000 pendant les deux derniers mois. La province compte environ 800 000 déplacés internes.

L'UNHCR exhorte toutes les parties à ne pas attaquer les déplacés internes ni les civils, et à trouver une solution négociée pour mettre fin à la violence prolongée qui continue de ravager le Nord-Kivu et sa population.

Par Niels Stassyns à Goma, République démocratique du Congo