En RDC, les violences ont déplacé 15 000 civils ces deux derniers mois

GOMA, République démocratique du Congo, 26 janvier (HCR) - Les opérations militaires et le banditisme ont forcé plus de 15 000 civils à quitter leur maison ces deux derniers mois dans la province instable du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.

Depuis décembre 2009, le HCR a enregistré 15 508 personnes nouvellement déplacées qui avaient rejoint des dizaines de sites gérés par l'organisation, en quête d'abri et de sécurité.

Selon les familles ayant fui, la situation est difficile et instable dans leurs villages situés dans la région ouest du Nord-Kivu. Elles font part d'opérations militaires et de violences menées par de nombreux groupes armés qui forcent les civils à fuir en quête de sécurité.

Le HCR a enregistré de nouveaux cas de déplacés internes dans des camps situés dans et autour de Kitchanga, dans une zone largement étendue au nord-ouest de Goma, la capitale de la province. Cette toute dernière vague de déplacement porte le chiffre total de la population à 116 000 déplacés internes dans des camps gérés par le HCR. Le HCR gère actuellement 47 camps de déplacés internes dans la région, où sont assurées protection et assistance.

« Nous estimons avoir enregistré à ce jour seulement une partie de la population récemment déplacée. D'autres déplacés internes pourraient être hébergés au sein de familles d'accueil ou se cacher dans les bois par crainte de rentrer chez eux. Du fait de l'insécurité et des routes impraticables, on ne peut se rendre auprès de ces déplacés internes », a indiqué un porte-parole du HCR mardi.

On compte quelque 2,1 millions de déplacés internes au total dans l'est de la RDC, où la population locale fait régulièrement état de harcèlement, d'abus des droits de l'homme, de viols et d'intimidations menés à l'encontre des civils.

Le Gouvernement congolais a lancé plusieurs offensives en 2009 visant à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) - une milice hutu rwandaise. Cependant d'autres milices et groupes armés ont tiré avantage de cette situation pour attaquer des civils, piller des biens, commettre des viols et brûler des maisons.

Par David Nthengwe à Goma, République démocratique du Congo