Au Pakistan, un haut responsable du HCR explique les différentes alternatives suite à la fermeture d'un camp
Au Pakistan, un haut responsable du HCR explique les différentes alternatives suite à la fermeture d'un camp
PESHAWAR, Pakistan, 21 février (UNHCR) - Le rapatriement volontaire et la fermeture du camp étaient les deux principaux sujets à l'ordre du jour lors de la rencontre entre Janet Lim, directrice du bureau de l'UNHCR pour l'Asie et le Pacifique à Genève, des représentants du Gouvernement pakistanais et des réfugiés afghans. Il s'agissait de la première étape de la visite de Madame Lim dans la région cette semaine.
Mercredi, Janet Lim s'est rendue à Peshawar, dans la Province frontière du Nord-Ouest, pour passer en revue l'organisation du rapatriement volontaire, censé reprendre le premier mars, suite à une interruption due à la saison hivernale. Janet Lim a également rencontré des représentants du Commissariat gouvernemental pour les réfugiés afghans (CAR) et des réfugiés afghans de Katchagari, l'un des quatre camps dont la fermeture a été décidée cette année d'un commun accord par les Gouvernements pakistanais et afghan.
« Je sais que c'est un moment pénible, mais vous devez accepter l'idée que le camp va fermer. Les décisions que vous devrez prendre seront difficiles, mais nous ferons notre possible pour que tout se passe pour le mieux », a expliqué Janet Lim aux aînés représentant les réfugiés afghans du camp de Katchagari, qui va fermer le 15 juin.
« L'UNHCR insiste toujours sur le fait que les retours doivent être volontaires et que la relocalisation dans des camps existants et déjà identifiés reste une option possible pour ceux qui ne choisissent pas le rapatriement. Je vous demande instamment de prendre votre décision en connaissance de cause », a-t-elle ajouté.
« Nous sommes reconnaissants au Gouvernement du Pakistan pour tout ce qu'il nous a donné. Et nous sommes parfaitement conscients que le camp aurait déjà dû être fermé en 2002. Mais personne ne nous a jamais demandé pour quelles raisons nous ne pouvons pas partir », a répondu l'un de aînés.
Et il a continué : « La raison principale est qu'il n'y a pas de paix en Afghanistan. Il faut d'abord que la paix soit rétablie pour que les services de santé ou l'approvisionnement en eau soient remis en état. Même si nous rentrons, nous ne saurons pas où nous installer. La remise en état de l'Afghanistan est indispensable. »
Selon le CAR, le gouvernement a identifié des camps existants à Dir et Chitral, dans la partie nord de la province, comme sites de relocalisation pour les Afghans qui ne peuvent pas rentrer pour le moment. Quelques Afghans se sont plaints des sites de Chitral comme étant inaccessibles durant l'hiver à cause de la neige abondante.
« Si nous allons dans ces camps de relocalisation, il va nous être difficile de reconstruire nos maisons et cela va nous coûter cher », a souligné un ancien. « Si la paix et des services étaient restaurés, nous voudrions plutôt rentrer en Afghanistan. »
Un autre a expliqué : « Pour nous, aller à Chitral ou en Afghanistan, c'est la même chose. Nous demandons juste que l'UNHCR fournisse de l'aide et des services. En Afghanistan, il y a beaucoup de zones désertiques. Si vous pouvez fournir des terrains et de l'eau, nous rentrerons définitivement et nous nous installerons là-bas. »
La décision de fermer les camps de Katchagari, Jalozai, Jungle Pir Alizai et Girdi Jungle, dans le cadre du plan de fermeture et de consolidation des camps cette année, a été confirmée au début du mois, lors d'une réunion de la Commission tripartite entre l'Afghanistan, le Pakistan et l'UNHCR.
Pendant cette réunion, le Ministre afghan pour les réfugiés et le rapatriement Ustad Mohammad Akbar Akbar a souligné que, dans le cadre des efforts consentis pour la réintégration, son gouvernement était en train de développer 50 villages pour les réfugiés et espérait encore doubler ce nombre au cours des trois prochaines années.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est prête à faciliter la fermeture du camp en proposant plusieurs choix aux réfugiés, le premier d'entre eux étant le retour volontaire assisté vers l'Afghanistan lors de deux phases distinctes. Du 1er mars au 15 avril, les Afghans, qui ne se sont pas inscrits lors de l'enregistrement mené par le gouvernement et qui vient de s'achever, pourront bénéficier d'un rapatriement assisté par l'UNHCR. Du 16 avril au 15 novembre, ceux qui détiennent des cartes d'enregistrement pourront être rapatriés. Ils bénéficieront de nouvelles mesures et d'un colis d'assistance amélioré.
Les Afghans concernés par la fermeture des camps qui ne peuvent pas rentrer pour le moment seront transportés vers les camps de relocalisation identifiés par le gouvernement au Pakistan et y recevront de l'aide.
Durant sa visite de quatre jours au Pakistan, Janet Lim a aussi rencontré des hauts représentants du gouvernement ainsi que des donateurs et des partenaires importants. Il s'agit de la première visite qu'elle effectue dans le cadre de ses nouvelles attributions - le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran et l'Asie centrale ont été récemment intégrés au sein du Bureau Asie-Pacifique de l'UNHCR dans le cadre d'une restructuration interne. Janet Lim connaît en effet cette région.
Elle a été directrice du service de l'assistance technique et humanitaire pour la reconstruction et la relance au sein de la Mission d'aide des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA) de 2003 à 2004. Elle va continuer son voyage en Afghanistan et en Iran jusqu'à la fin du mois.
Par Vivian Tan à Peshawar, Pakistan