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Le HCR et ses partenaires luttent contre le choléra dans les camps du Nord-Kivu

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Le HCR et ses partenaires luttent contre le choléra dans les camps du Nord-Kivu

Le HCR semble réussir dans ses efforts pour ralentir la propagation du choléra dans les camps qui accueillent quelque 45 000 déplacés congolais au Nord-Kivu.
12 Novembre 2007
Une foule bigarrée se rassemble pour une distribution à Mugunga.

KINSHASA, République démocratique du Congo, 12 novembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et ses partenaires ont intensifié leurs efforts pour enrayer l'épidémie de choléra qui sévit dans les camps accueillant actuellement quelque 45 000 déplacés internes congolais dans la province du Nord-Kivu.

Cette maladie diarrhéique, dont l'issue peut être fatale, s'est déclenchée début octobre dans cinq camps de déplacés internes situés dans la zone de Mugunga, au Nord-Kivu, dans la partie orientale de la République démocratique du Congo.

D'après les derniers rapports reçus des camps, le choléra semble s'être stabilisé, le nombre de cas suspectés diminuant de manière lente mais régulière. Le personnel médical faisait état, fin octobre, de 439 cas de choléra suspectés - dont 189 enregistrés entre le 24 et le 28 octobre.

Au cours des quatre derniers jours du mois d'octobre, 103 nouveaux cas ont été recensés, soit environ 25 par jour, alors que pendant les huit premiers jours de novembre, le personnel médical a enregistré 135 nouveaux cas - une moyenne de 16 cas par jour.

« La semaine dernière nous avons accru notre effort d'assistance dans les camps de déplacés internes près de Goma [la principale ville de la région, qui est située à proximité de Mugunga, vers l'est], en partenariat avec des agences soeurs des Nations Unies et des ONG », a indiqué le délégué de l'UNHCR, Eusebe Hounsokou.

« La vague de choléra est l'un des nombreux symptôme de l'aggravation de la tragédie humanitaire au Nord-Kivu », a-t-il ajouté.

Les récents combats au Nord-Kivu entre les forces gouvernementales, les troupes renégates et les rebelles ont mené au pire déplacement interne dans cette région depuis la fin de la guerre civile en 2004. Depuis fin décembre, quelque 375 000 Congolais ont été contraints de fuir leurs maisons dans la province du Nord-Kivu, dont plus de 160 000 personnes au cours des deux derniers mois.

La semaine dernière, l'UNHCR et une ONG partenaire, ASODE, ont distribué du savon à près de 20 000 personnes déplacées internes dans deux camps à Mugunga - Mugunga I et II. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés espère que ces efforts, ainsi que l'amélioration de l'hygiène et de l'approvisionnement en eau, et une campagne de sensibilisation intensive auprès du public sur l'hygiène vont ralentir la progression de l'épidémie de choléra dans les camps.

Toutefois, il est à craindre que les conditions de vie misérables au Lac Vert - un site de fortune situé non loin accueillant plus de 10 000 personnes déplacées internes - ne contribuent à la propagation de l'épidémie du choléra.

Mercredi, l'UNHCR a commencé à transférer les personnes déplacées internes du Lac Vert vers Buhimba, un nouveau camp mis en place il y a trois semaines. Le transfert devrait être terminé d'ici 12 jours. Avec une capacité d'accueil de plus de 10 000 personnes, le camp de Buhimba, mis en place par l'UNHCR, dispose des infrastructures essentielles en matière de santé, d'eau et de sanitaires

Suite à une évaluation des besoins dans les cinq camps gérés par l'UNHCR dans la zone de Mugunga, l'agence pour les réfugiés a aussi commencé cette semaine à distribuer des bâches en plastique à 12 800 personnes déplacées à Mugunga I et II.

Dans un contexte de désaccords interethniques grandissants et de renforcement continu des forces militaires, l'UNHCR demeure très préoccupé par les risques d'abus sérieux en matière de droits de l'homme et de violence à l'encontre des populations civiles. L'agence accueille favorablement tous les efforts menés pour parvenir à une solution négociée permettrait de mettre fin aux confrontations continues et d'empêcher de nouvelles souffrances pour les populations du Nord-Kivu dues à une instabilité et des combats prolongés.

Par Jens Hesemann à Kinshasa, République démocratique du Congo