Message de M. Ruud Lubbers, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, le 20 juin 2003
Message de M. Ruud Lubbers, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, le 20 juin 2003
Cette année, la Journée mondiale du réfugié, commémorée le 20 juin, est dédiée aux millions de jeunes réfugiés dont l'avenir est compromis par la tourmente de la guerre, la persécution et l'exil. La vie d'un réfugié n'est certes jamais facile, mais elle est particulièrement éprouvante pour les jeunes, qui se voient ainsi privés des années les plus stimulantes de leur existence. A un moment où ils devraient se préparer à forger leur vie d'adulte et envisager un avenir plein de promesses, les jeunes réfugiés sont confrontés à la dure réalité de l'exil et de la pauvreté.
Si leur condition de réfugié se prolonge dans le temps, sans issue politique en vue, l'immense potentiel de générations entières peut s'évanouir dans la poussière d'un camp de réfugiés. C'est une réelle tragédie.
C'est une des raisons pour lesquelles, moi, en tant que Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, je me suis engagé à trouver des solutions pour les 20 millions de personnes relevant du mandat de l'organisation - dont 35% sont des jeunes, âgés de 12 à 24 ans. Ces solutions comprennent le rapatriement, l'intégration dans le pays de premier asile, ou la réinstallation dans un pays tiers. Mais pour y arriver, il faut la coopération de toute la communauté internationale, des pays riches comme des pays pauvres, développés ou en voie de développement, du Nord comme du Sud.
Et tandis que nous nous efforçons de trouver ces solutions durables, nous devons aussi oeuvrer pour garantir aux jeunes réfugiés des opportunités, afin qu'ils puissent développer tout leur potentiel - dans un environnement dépourvu de toute forme d'exploitation, d'abus ou d'enrôlement militaire - qu'ils puissent préparer leur futur avec une bonne formation, recevoir une alimentation et des soins de santé adéquats, et que l'unité de leur famille soit préservée, ou bien, s'ils sont seuls, qu'ils puissent jouir de l'aide et de la protection nécessaires.
Si les jeunes réfugiés ne sont pas convenablement protégés, et si les opportunités d'acquérir les compétences qui leur permettront plus tard de mener une vie décente et productive leur sont refusées, ils risquent de devenir une génération perdue et de contribuer à la naissance d'autres conflits.
J'ai visité de nombreux camps de réfugiés, et je suis toujours frappé par l'intensité et l'enthousiasme des jeunes qui fréquentent ce qui ne sont souvent que des écoles de fortune. Malgré toutes les privations, ces jeunes étudiants ont une formidable envie d'apprendre, car ils savent que l'éducation est leur seul espoir pour un avenir meilleur. Ne leur refusons pas cet espoir, car leur futur est aussi le nôtre. Et pour renforcer cet espoir, le HCR travaille avec diverses organisations, comme « Right to Play », fondée par l'athlète norvégien Johan Koss, et « Roots and Shoots » de Jane Goodall, afin de créer des activités de loisir et d'apprentissage pour les jeunes réfugiés.
A l'occasion de cette Journée mondiale du réfugié, nous rendons hommage au courage et à la persévérance de ces jeunes réfugiés, et nous réitérons notre engagement afin qu'ils puissent se réaliser pleinement, car ils sont le symbole même de l'espoir.