L'éducation pour les enfants soudanais dans l'est du Tchad
L'éducation pour les enfants soudanais dans l'est du Tchad
I. Le contexte
Le conflit qui sévit depuis quatre ans dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, a déplacé plus de deux millions de personnes à l'intérieur du Darfour. Par ailleurs, plus de 230 000 réfugiés soudanais ont fui au Tchad et vivent dans 12 camps à l'est du pays.
Dans les camps, 62 500 parmi 73 300 enfants en âge scolaire sont inscrits à l'école primaire. Tous les cours se font en arabe, selon les programmes soudanais, mais le Gouvernement soudanais ne reconnaît toujours pas ce cursus. Des possibilités d'étudier le français et de suivre les programmes tchadiens sont en cours de discussion.
II. Les défis
La plupart des enfants avaient des difficultés à être scolarisés au Darfour. Sur le papier, le taux d'inscription à l'école dans les camps à l'est du Tchad est relativement important, mais l'assiduité est variable. Les garçons et les jeunes hommes font face à différents problèmes - ils peuvent être facilement recrutés par les différents groupes armés qui opèrent dans la région. L'assiduité des filles est moins régulière, notamment après le mariage, qui a lieu traditionnellement vers l'âge de 12 ou 13 ans. Certaines sont accaparées les corvées ménagères alors que d'autres sont engagées par des familles tchadiennes et ont dû abandonner l'école. Les traumatismes dus au conflit affectent l'assiduité de nombreux enfants ainsi que leur capacité à étudier.
Les salaires des enseignants sont bas - environ 50 dollars par mois - et il est difficile de trouver des professeurs qualifiés. Les écoles des camps manquent de fournitures, de livres et de matériel. Bien que l'éducation soit gratuite dans les camps, de nombreux parents n'ont pas les moyens de payer les uniformes.
De plus, l'absence de cycle secondaire limite le choix pour l'avenir des écoliers et l'accès aux bourses d'études pour les réfugiés.
III. L'intervention de l'UNHCR
L'UNHCR paie les salaires des enseignants dans tous les camps ainsi que l'entretien des écoles via des ONG partenaires, dont certaines fournissent également les uniformes aux écoliers dans le besoin. L'UNICEF est chargé de fournir du matériel comme les livres, les cahiers et diverses fournitures scolaires et soutient également, avec l'UNHCR, plusieurs ONG pour former tous les enseignants à l'organisation et la préparation des cours. Le Ministère tchadien de l'éducation supervise la qualité des programmes et des examens. Le système a été évalué en vue d'améliorations, en août 2007 par l'UNHCR, l'UNICEF et le Ministère.
L'UNHCR prépare une requête officielle, via le Ministère, adressée à l'Ambassadeur soudanais au Tchad pour que le cursus des écoles suivi par les réfugiés soit reconnu. L'agence prépare également un projet pilote pour mettre en place des programmes d'enseignement secondaire dans les camps grâce à un enseignement à distance par radio via la station de radio communautaire (Internews). Idéalement, cela pourrait conduire à un projet plus important qui comprend une station de radio dédiée à l'éducation (primaire et secondaire) et qui bénéficiera aux réfugiés et à la population locale, notamment aux déplacés internes tchadiens.