Yémen : La traversée du Golfe d'Aden cause à nouveau des pertes en vies humaines

La périlleuse traversée du Golfe d'Aden a une nouvelle fois causé des pertes en vies humaines. Mardi et mercredi, pendant la traversée depuis le port somalien de Bossasso vers le Yémen, cinq Somaliens et Ethiopiens ont sauvagement battus à mort et jetés par-dessus bord par des trafiquants somaliens. Les personnes assassinées voyageaient avec un groupe de 205 autres personnes à bord de deux bateaux. Les corps ont été retrouvés plus tard par les pêcheurs yéménites, ils ont été enterrés.

Lorsque les 205 survivants ont accosté, ils ont immédiatement été pris par les autorités yéménites et mis en détention. Après des interventions de l'UNHCR, ils ont été relâchés 24 heures plus tard. Les autorités du Yémen semblent devenir de plus en plus strictes car elles essaient d'arrêter et de contrôler les trafics et les activités illégales.

Après leur libération, le groupe a été pris en charge au centre de réception de l'UNHCR dans la région de Mayfa'a où ces personnes ont reçu de la nourriture et une assistance médicale et où elles ont pu récupérer de leurs expériences traumatisantes. Les nouveaux arrivants ont raconté à l'UNHCR qu'ils ont quitté leurs maisons à cause de l'augmentation de la répression par les Tribunaux islamiques en Somalie. Les femmes ne sont plus autorisées à travailler et certains disent que les milices, auparavant connues sous le nom de seigneurs de guerre, sont les mêmes qui maintenant opèrent en tant que Tribunaux islamiques. D'autres nous ont dit qu'ils avaient été contraints de quitter la Somalie à la recherche de la paix et de meilleures conditions pour leurs familles. L'UNHCR a noté une augmentation du nombre des familles arrivant de Somalie plutôt que des hommes célibataires.

Le Yémen a été exemplaire en ouvrant ses portes à ceux qui arrivent de Somalie. Cependant, ces derniers mois, les autorités yéménites ont commencé à placer en détention et à expulser un nombre de plus en plus important de personnes originaires d'autres pays que la Somalie. Plus tôt ce mois-ci, un groupe de 126 Ethiopiens a été détenu. Une partie du groupe a été expulsé vers l'Ethiopie, malgré les appels répétés de l'UNHCR pour avoir accès à ce groupe pour une évaluation.

L'UNHCR continue d'appeler les autorités yéménites à garder ouvertes les frontières du pays pour les personnes qui fuient la persécution dans leur propre pays. L'UNHCR a proposé d'aider à enregistrer les nouveaux arrivants pour assurer que les réfugiés parmi eux soient connus et qu'ils ne soient pas expulsés. Le Yémen n'a pas encore réagi à cette proposition.

L'année dernière, plus de 23 000 personnes sont arrivées sur la côte du Yémen depuis la Somalie. Pendant ce périlleux voyage, plus 360 personnes ont déjà perdu la vie et plus de 150 sont portées disparues. Le Yémen accueille quelque 88 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie.