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Tchad : nouvelle vague de déplacement dans le sud-est après des attaques violentes

Points de presse

Tchad : nouvelle vague de déplacement dans le sud-est après des attaques violentes

3 Avril 2007

L'UNHCR et ses partenaires doivent faire à une nouvelle vague de déplacement de population dans le sud-est du Tchad après une attaque meurtrière samedi matin sur les villages de Tiero et Marena, à environ 45 kilomètres à l'est de Koukou dans le sud-est du Tchad. Nous ne savons pas exactement combien de personnes ont été déplacées au total. Mais les premières informations de l'UNHCR et d'autres agences humanitaires indiquent qu'au moins 2 000 personnes sont arrivées dans le camp de réfugiés de Goz Amer près de Koukou. Le camp de Goz Amer accueille plus de 19 000 réfugiés soudanais originaires de la région voisine du Darfour.

D'autres informations indiquaient déjà qu'au moins 70 personnes ont été blessées dont 34 grièvement. Elles ont été évacuées vers l'hôpital de Goz Beida à une heure de route de Goz Amer. Beaucoup des blessés ont été recueillis le long de la route par des véhicules humanitaires.

Les autorités militaires tchadiennes ont rapporté qu'au moins 65 personnes avaient été tuées dans le village de Tiero. Les corps se décomposent rapidement à cause de la chaleur et ils seront enterrés dans une fosse commune aujourd'hui de façon à éviter toute épidémie. Des chiffres pour le village de Marena devraient nous parvenir aujourd'hui. Le nombre de morts devrait augmenter, car des informations font état de cadavres le long des routes.

Les personnes nouvellement déplacées sont dirigées vers le site de déplacement d'Aradif, situé juste à côté du camp de réfugiés de Goz Amer, où ils reçoivent une assistance notamment de la nourriture et d'autres articles de secours. Bien que l'eau soit déjà disponible sur le site, la capacité est augmentée par l'approvisionnement de nouveaux réservoirs d'eau. Des structures d'urgence ont été mises en place pour héberger les plus vulnérables. Une ONG a rapporté que la situation nutritionnelle devenait préoccupante, de nombreux nouveaux arrivants ont passé plus de deux jours sans se nourrir.

Des témoignages recueillis jusqu'à présent indiquent que l'attaque a été menée par des milices janjawid qui ont été repoussées par des milices locales d'autodéfense et des soldats de l'armée nationale pendant plusieurs heures de combat. Les réfugiés du camp de Goz Amer et les habitants du village de Koukou avaient entendu des explosions et de tirs d'artillerie lourde pendant les combats. La situation est revenue sous contrôle samedi après-midi, lorsque les supposées milices janjawid ont fui en direction de la frontière soudanaise.

Selon des témoignages de survivants interrogés par l'UNHCR et les agences partenaires, leurs villages ont été encerclés par des hommes se déplaçant à cheval ou à dos de chameau, ainsi qu'avec de nombreux véhicules, certains équipés d'armes lourdes. Les assaillants ont commencé à tirer au hasard dans les villages, et ont commencé à poursuivre la population qui fuyait, dépouillant les femmes de leurs bijoux et tuant les hommes, dont beaucoup seraient décédés. La majorité de la population arrivée au camp de réfugiés de Goz Amer est composée de femmes et d'enfants. Il y a aussi bien des populations locales originaires de Tiero et Marena, ainsi que des populations qui avaient été déplacées par les précédentes hostilités dans la région. Les déplacés nous ont indiqué que de nombreuses personnes se cachaient encore dans la brousse, craignant que leurs assaillants soient toujours dans la région.

Il y a actuellement 120 000 personnes déplacées internes dans l'est du Tchad. La région accueille également 230 000 réfugiés soudanais, notamment 220 000 dans les 12 camps gérés par l'UNHCR. Le Tchad accueille également dans le sud quelque 46 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine.