Tadjikistan : Le HCR déplore les expulsions d'Afghans et demande au gouvernement de respecter ses obligations
Tadjikistan : Le HCR déplore les expulsions d'Afghans et demande au gouvernement de respecter ses obligations
L'UNHCR déplore la décision prise par le gouvernement du Tadjikistan cette semaine de renvoyer de force 5 membres d'une famille afghane réfugiée, dont 3 d'entre eux avaient été acceptés pour une réinstallation au Canada.
Ces 5 personnes (1 mère et ses 4 enfants) se trouvaient au Tadjikistan depuis 1992 et avaient reçu le statut de réfugiés en 1995. En 2004, la mère et ses 4 enfants avaient déposé une demande de réinstallation au Canada. 3 des enfants adultes ont été acceptés par le Canada. Au début de 2005, la Commission nationale de détermination du statut de réfugié a décidé de retirer à la mère son statut de réfugié, une décision dont elle a immédiatement fait appel devant le tribunal. L'UNHCR tente de clarifier les fondements et les raisons de cette décision.
Le procès en appel était toujours en cours devant le tribunal municipal de Douchanbé lorsque la mère et ses 4 enfants, qui possèdent des documents valables des Services d'état des migrations, ont été placés dans un centre de détention cette semaine sans qu'aucune raison ne leur soit donnée. Malgré les contacts immédiats établis par l'UNHCR avec les autorités et les demandes urgentes pour avoir accès à la famille, la famille a été renvoyée de force en Afghanistan. Ils ont été dans l'impossibilité de parler à un avocat pendant leur détention, où on ne leur a jamais donné l'opportunité d'exercer leur droit d'appel contre ce renvoi forcé d'une semaine comme prévue par la loi tadjike.
Nous avons été informés par les épouses de 2 des fils adultes que la famille a traversé la frontière afghane mercredi dernier (14 septembre). Les deux femmes sont toujours à Douchanbé et elles sont maintenant séparées de leurs maris.
L'UNHCR regrette profondément cette expulsion forcée, qui malheureusement n'est pas le premier cas et qui est en totale violation de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et la Convention de 1984 contre la torture et autre traitement ou punition cruel, inhumain ou dégradant. Le Tadjikistan est signataire de ces deux Conventions. Nous sommes également profondément inquiets à propos du refus permanent pour l'UNHCR d'accéder aux personnes sous notre mandat qui se trouvent en détention. L'UNHCR presse le gouvernement tadjik de respecter ses obligations internationales telles qu'elles apparaissent dans la Convention sur le statut des réfugiés et les autres différents textes concernant les Droits de l'homme.