Soudan du Sud : l'insécurité croissante provoque de nouveaux déplacements à l'intérieur et hors du pays

La montée récente de l'insécurité en Équatoria-Occidental, État situé au sud du Soudan du Sud, et son terrible impact sur la population civile préoccupent de plus en plus le HCR.

Des combats localisés entre groupes armés et soldats gouvernementaux et un effondrement apparent de l'ordre public ont été signalés à Yambio et ses environs, à quelque 300 kilomètres à l'ouest de Djouba. Les coups de feu sporadiques y sont monnaie courante, mais on constate aussi une recrudescence de la criminalité de type car-jackings, attaques contre des biens de l'État, pillages d'habitations de civils et agressions sexuelles commises par des jeunes armés.

Une mission récente des Nations Unies à Yambio a compté près de 200 habitations réduites en cendres dans le quartier d'Ikpiro. Plusieurs milliers ont été pillées. Les habitants ont trouvé refuge dans le centre-ville ou dans les villages voisins. Selon les Nations Unies, le nombre de personnes déplacées dans les comtés de Yambio et Tambura, en Équatoria-Occidental, s'élèverait à 15 000 depuis début décembre.

La violence pousse aussi les personnes à fuir leur foyer pour se rendre à des centaines de kilomètres au sud-est, vers l'Ouganda voisin. Cinq cents réfugiés y sont enregistrés chaque jour depuis le début de la semaine, soit quatre fois plus que ce qu'indiquaient les derniers chiffres. Outre la violence, les réfugiés expliquent leur fuite par l'insécurité alimentaire liée aux mauvaises récoltes.

Le mois dernier, le HCR a signalé que les combats entre des factions locales et l'armée du Soudan du Sud en Équatoria-Occidental avaient obligé plus de 4 000 personnes à fuir vers une région reculée du nord-est de la République démocratique du Congo (www.unhcr.org/566174fd6.html). Au 6 janvier, le nombre de nouvelles arrivées enregistrées, principalement dans la région autour de Dungu, avait atteint 6 181, dont 4 164 ressortissants du Soudan du Sud et 2 017 Congolais auparavant réfugiés dans ce pays. L'afflux se poursuit en 2016, mais à un rythme beaucoup moins soutenu. Au cours de la semaine dernière, l'agence gouvernementale chargée des réfugiés a enregistré 268 arrivées.

Globalement, pour une région sud-soudanaise restée jusqu'à présent relativement stable, ces évolutions sont inquiétantes. Les implications pour l'accès humanitaire aux 7 400 réfugiés qui se trouveraient, selon les estimations, en Équatoria-Occidental sont très préoccupantes. Le HCR est en contact avec les autorités gouvernementales à propos de la sécurité de ces réfugiés. Il a obtenu que la protection de la MINUSS (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud) soit renforcée par des patrouilles supplémentaires et un soutien pour reloger les réfugiés dans des zones plus sûres.

Le conflit qui a éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013 a provoqué l'une des urgences humanitaires les plus importantes du monde : 2,3 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer, dont 650 000 au-delà des frontières en tant que réfugiés et 1,65 million de déplacés à l'intérieur du pays.

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