Reprise de l'enregistrement des réfugiés somaliens au Kenya

Après deux semaines de suspension, l'enregistrement des nouveaux réfugiés somaliens cherchant asile au Kenya a repris cette semaine avec l'introduction de mesures plus strictes pour enrayer la fraude sur les demandes d'asile. Jeudi, une équipe de fonctionnaires du Bureau kenyan de l'Enregistrement National (NRB), en charge des demandeurs d'asile âgés de plus de 15 ans, a relevé les empreintes digitales de plus de 800 sur les 1 200 demandeurs d'asile, attendant à Liboi d'être acceptés dans le pays. Le NRB devrait aujourd'hui adresser les empreintes digitales à Nairobi pour traitement. Le gouvernement a toutefois insisté sur le fait que le transfert des demandeurs d'asile de Liboi vers les camps à Dadaab, situés quelque 80 kilomètres plus loin, ne serait autorisé qu'une fois que les empreintes digitales des nouveaux arrivants seront croisées avec celles déjà dans la base kenyane de données des personnes enregistrées. La procédure devrait prendre une semaine. Seuls ceux qui n'ont pas été précédemment enregistrés seront transférés dans les camps à Dadaab.

Quelques-unes des personnes à Liboi attendent dans cette ville frontalière depuis plus deux semaines après que le gouvernement ait décidé de suspendre l'opération d'enregistrement des Somaliens réfugiés de Liboi vers les camps de Dadaab. Les autorités kenyanes ont demandé la suspension lorsqu'il est apparu évident que des Kényans se présentaient frauduleusement en tant que réfugiés. D'autre part, des réfugiés qui avaient déjà été enregistrés dans les camps de Dadaab se sont aussi présentés en tant que nouveaux arrivants pour disposer des documents d'enregistrement multiples et recevoir davantage d'assistance. Nous lançons une campagne d'information destinée à informer les personnes vivant dans et autour des camps des conséquences de la fraude sur les demandes d'asile. L'UNHCR augmente la capacité du centre de réception de Liboi.

Le nombre de nouveaux réfugiés arrivant depuis la Somalie a chuté de façon significative. Depuis le début de la semaine, les représentants des services de l'immigration postés à la frontière ont enregistré 203 nouveaux arrivants. Toutefois, il y a quelque 400 personnes qui attendent de traverser la frontière à Dobley, ville frontalière en Somalie, située à quelques kilomètres de Liboi. La baisse des arrivants s'explique notamment par des pluies torrentielles qui ont rendu les routes impraticables, la peur des combats et des informations non confirmées selon lesquelles l'Union des Tribunaux islamiques (ICU) essaie de dissuader les personnes de franchir la frontière. Des réfugiés ont dit qu'ils avaient été témoins d'actions punitives par les ICU incluant des sifflements publics des « offenseurs » de Dobley.

Depuis le début de l'année, quelque 32 000 réfugiés somaliens ont fui vers le Kenya voisin pour échapper à l'insécurité croissante plusieurs parties de la Somalie du sud et du centre. Ce nouvel afflux a augmenté le nombre total des réfugiés dans les camps de Dadaab qui atteint près de 160 000.