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Regain de tensions au Kasaï en RDC : une nouvelle menace pour les civils et les déplacés

Points de presse

Regain de tensions au Kasaï en RDC : une nouvelle menace pour les civils et les déplacés

6 Mars 2018
Une Maman et son bébé arrivés dans l'installation de Lovua au nord de l'Angola, après avoir fui les violences des milices dans la province du Kasaï en RDC. Photo d'archives, août 2017.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est vivement préoccupé par la situation dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC), où l'instabilité persistante menace la sécurité des civils, y compris pour plusieurs centaines de réfugiés récemment rentrés depuis l’Angola.

Les forces gouvernementales congolaises ont repris le contrôle d'une grande partie du Kasaï, mais des combats sporadiques s’y déroulent encore entre les forces armées et des milices. Parallèlement, de fortes tensions entre les différents groupes ethniques menacent de plonger cette région dans une nouvelle spirale de violences. Selon les employés du HCR à Tshikapa, une ville située à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec l'Angola, des déplacés internes, ainsi que des personnes de retour depuis l'Angola, ne peuvent pas retourner dans leurs villages d’origine en raison des tensions interethniques.

En février 2018, ces tensions interethniques ont généré plus de 11 000 déplacés au nord de la région, dans le territoire de Mweka, et qui s'ajoutent aux 900 000 Congolais devenus des déplacés internes depuis l'éruption de la crise au Kasaï en 2016.

Le conflit du Kasaï a également forcé plus de 35 000 Congolais à fuir en Angola en quête de sécurité. Depuis septembre 2017, certains sont rentrés spontanément en RDC - pour découvrir qu'il leur est impossible de rejoindre leurs villages d’origine. A ce jour, beaucoup d’entre eux vivent dans des églises et des mosquées, tandis que d'autres ont été forcés de rejoindre d’autres provinces.

L'aide aux rapatriés pour reconstruire leurs maisons est limitée, car le financement humanitaire ne permet pas actuellement de mener un programme de reconstruction. Pour l’année 2018, le HCR a lancé un appel de fonds d’un montant de 368,7 millions de dollars afin de venir en aide aux personnes affectées par la crise en RDC. A présent, nous n'avons reçu que 1% de cette somme.

Parmi les réfugiés congolais en Angola, beaucoup disent qu'ils ne souhaitent pas retourner actuellement dans leur région d'origine, en raison de l’instabilité. Le HCR estime également que des retours sûrs, durables et dignes ne sont pas possibles, tant que la paix et la sécurité ne sont pas rétablies.

Le HCR a donc appris avec une vive inquiétude, il y a quelques jours, l’expulsion de 530 Congolais depuis l’Angola vers la RDC entre le 25 et le 27 février. Parmi eux, se trouvaient 52 réfugiés enregistrés vivant dans la ville de Dundo, près de la frontière de la RDC. Environ 480 autres étaient des réfugiés non enregistrés hébergés au centre d'accueil de Cacanda à Dundo. Les retours se sont déroulés malgré les demandes réitérées par le HCR aux autorités angolaises de procéder à un examen conjoint de la situation du groupe non enregistré en matière d’asile.

Le HCR exhorte les autorités angolaises à cesser les refoulements de Congolais vers leur pays d’origine. En cas d’amélioration de la situation en RDC, le HCR se tient prêt à apporter son appui aux autorités de RDC et de l'Angola dans leurs discussions sur le rapatriement librement consenti.

 

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