Projet de transit en Afrique du Nord

L'UNHCR lance actuellement un projet d'un an pour étudier en détail la question complexe des flux migratoires de l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe et leur impact sur la protection des réfugiés. Le projet, financé par la Commission Européenne, est une initiative importante et pionnière pour l'UNHCR. Ces dernières années, l'Agence pour les Réfugiés s'est alarmée, tant pour l'Union Européenne que les pays de transit, de leur tendance à négliger les besoins spécifiques des demandeurs d'asile souvent confondus avec les migrants illégaux, dans l'effort de ces pays pour combattre l'immigration illégale. Ce projet est une première étape vers une meilleure compréhension des liens entre l'immigration et les réfugiés et vers la création d'un espace de protection pour les demandeurs d'asile en transit.

Le projet se concentrera sur l'Afrique du Nord qui, dans les dernières années, est devenu un point central de transit depuis l'Afrique vers l'Europe. Ce projet a trois objectifs : améliorer la connaissance et la compréhension du phénomène de transition migratoire en Afrique du Nord, renforcer les mécanismes de protection des réfugiés et demandeurs d'asile dans cette région et développer une stratégie multilatérale pour tenter de répondre aux conséquences des opérations de sauvetage en mer et d'interception des bateaux transportant des personnes tentant d'atteindre l'Europe.

Chaque année, un nombre inconnu de personnes meurent pendant ce voyage de l'Afrique vers l'Europe - beaucoup d'entre elles périssent en mer. Parce que jusqu'ici le problème des réfugiés dans ces migrations a été longtemps ignoré, on en sait peu sur le nombre potentiel de réfugiés qui acceptent de risquer leur vie avec des trafiquants illégaux pour atteindre l'Europe. Il est urgent d'en savoir plus pour aider au développement de solutions pour mettre un terme à ces tragiques pertes de vies humaines. L'Agence pour les Réfugiés cherchera à recueillir des témoignages de demandeurs d'asile, à engager un débat avec les autorités des pays nord-africains concernés et souligne le besoin d'une approche multilatérale pour trouver des solutions. Une attention particulière sera accordée aux problèmes de l'interception en mer et à l'avenir des demandeurs d'asile ainsi interpellés.