Nouvelle vague de déplacement interne au Yémen
Nouvelle vague de déplacement interne au Yémen
Davantage de civils yéménites fuient la province de Sa'ada ravagée par les combats et située dans le nord du Yémen, alors que les affrontements entre les troupes gouvernementales et les forces Al Houthi entrent dans leur quatrième mois. Les civils yéménites cherchent abri dans des camps et au sein de familles d'accueil dans les provinces voisines de Hajjah et Amran, situées plus au sud. Ce nouveau déplacement exerce une pression accrue sur le HCR dans le cadre de ses tentatives pour soulager les souffrances des personnes dans le besoin.
Ces derniers jours, quelque 150 nouvelles familles (soit environ 800 à 900 personnes) arrivent quotidiennement au camp d'Al Mazrak dans la province d'Hajjah, soit une augmentation significative par rapport aux précédentes semaines où leur nombre s'élevait entre 20 et 30 familles arrivant chaque jour. Le camp a désormais dépassé sa capacité d'accueil avec près de 10 000 personnes déplacées qui sont hébergées sur place. Ce tout dernier afflux ajoute davantage de pression encore sur une situation déjà désespérée, et la surpopulation dans ce camp devient une préoccupation majeure. Trois ou quatre familles partagent désormais une tente prévue normalement pour une famille.
Madame Janet Lim, la Haut Commissaire assistante du HCR en charge des opérations, se trouve actuellement au Yémen pour passer en revue les opérations dans ce pays. Elle s'est rendue hier au camp d'Al Mazrak qui a déjà doublé. Dans le camp, elle a rencontré plusieurs familles yéménites qui sont de plus en plus inquiètes au sujet de l'arrivée prochaine de l'hiver. La plupart des personnes déplacées internes au camp d'Al Mazrak sont des femmes et des enfants. Madame Lim a ouvert hier un centre créé uniquement à destination des femmes et leur permettant de se sentir en sécurité lorsqu'elles recherchent une aide quant à des préoccupations spéficiques dans les domaines de leur santé et de leur protection et simplement pour leur aménager un peu d'espace privé tant désiré. Plusieurs femmes déplacées internes lui ont indiqué que le surpeuplement constitue pour elles une préoccupation majeure et qu'elles n'ont pas suffisamment de tentes, ni de matelas, ni de latrines. Janet Lim a promis de travailler conjointement avec les déplacés eux-mêmes pour que rapidement leur vie paraisse aussi normale que possible, et ce spécialement si ces personnes doivent vivre dans ce camp durant une longue période.
Alors que l'amélioration des conditions de vie dans le camp reste une priorité, le HCR se tient également prêt à apporter une aide aux autorités locales et aux ONG pour accélérer la construction du camp d'Al Mazrak II. Ce second camp aura une capacité d'hébergement de près de 1 000 familles (jusqu'à 6 000 familles) et devrait commencer à héberger des déplacés dans les prochains jours.
Parallèlement, avec la nouvelle augmentation du nombre de déplacés internes et par anticipation d'un flux continuel de déplacés internes, le HCR continuera également à intensifier son assistance en faveur de ceux qui ont cherché abri au sein des communautés locales. En général, les familles d'accueil et les communautés locales hébergent la majorité des populations déplacées au Yémen.
Environ 175 000 personnes sont affectées par le conflit au Yémen depuis 2004, y compris celles qui sont déplacées par cette toute dernière crise.