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Nouveau site de déplacés dans l'Ouest-Darfour ; Des réfugiés soudanais arrivent au Tchad

Points de presse

Nouveau site de déplacés dans l'Ouest-Darfour ; Des réfugiés soudanais arrivent au Tchad

26 Février 2008

L'UNHCR et ses partenaires ont ouvert un nouveau site pour établir un camp dans l'ouest du Darfour, au Soudan, afin d'héberger plus de 6 000 personnes déplacées internes. Le camp nouvellement établi, appelé Abu Zar II, est situé à deux kilomètres d'El Geneina, la capitale de l'Etat de l'Ouest-Darfour. Le premier groupe de 143 familles déplacées internes (soit environ 500 personnes) arrivera demain. Ces personnes avaient été contraintes de fuir le village d'Armankul, après les violences survenues dans la région il y a deux semaines.

Ce groupe, parmi lequel un grand nombre de personnes avaient déjà fui le village de Saraf Jedad vers Armankul plus tôt cette année, fait partie d'un groupe plus important comptant 222 familles (soit 1 000 personnes) qui ont été déplacées une seconde fois et qui ont un besoin urgent d'assistance.

La semaine dernière, l'UNHCR a fourni à l'ensemble de ce groupe, présent à Armankul, des matelas, des couvertures et des jerricans, avant qu'une procédure de sélection ne soit menée pour déterminer quelles sont les personnes qui ont besoin d'être transférées vers le nouveau camp.

Dès leur transfert à Abu Zar II, les familles déplacées internes recevront de l'UNHCR des biens domestiques supplémentaires, comme des bâches en plastique pour l'abri et des ustensiles de cuisine.

Pendant ce temps, l'UNHCR prend part à des missions d'évaluation conjointes des Nations Unies dans les villages de Sirba, Saleah, Abou Sourouj, Armankul, Kondobe, Saraf Jedad et Tendelti. Dans toutes ces zones, quelques uns des déplacés internes rentrent peu à peu chez eux, malgré d'importantes destructions dans ces régions, après les attaques au nord d'El Geneina au début de ce mois-ci.

Les agences humanitaires auront besoin d'effectuer d'autres distributions de nourriture et d'assurer une assistance humanitaire d'urgence à ces populations, lorsqu'elles seront rentrées dans leurs villages.

Les civils, qui ont été touchés par les récents raids aériens dans le Corridor nord, ne se dirigent pas actuellement vers le sud à El Geneina. Ils se rendent principalement vers d'autres villages ou se cachent dans les montagnes du Djebel Moun. Beaucoup également tenteraient le dangereux périple vers le Tchad pour y trouver la sécurité qu'ils estiment ne pas avoir dans le Corridor nord, où des combats se poursuivaient encore hier (lundi).

Au Tchad, nous avons envoyé, par camion, sept membres de notre personnel vers la frontière soudanaise hier, pour poursuivre nos missions d'évaluation, qui avaient été interrompues la semaine dernière, à cause de la poursuite des bombardements dans la région soudanaise de l'Ouest-Darfour et de la détérioration de la situation sécuritaire à la frontière. Nos équipes prévoient de rester trois jours dans les régions de Birak, Seinat et Korok, pour évaluer les besoins des réfugiés nouvellement arrivés qui sont au Tchad depuis le 9 février, après une série de bombardements aériens et d'attaques terrestres menés sur la région de l'Ouest-Darfour.

Selon notre équipe se trouvant à la frontière, des personnes continuaient de traverser la frontière pour entrer au Tchad le week-end dernier, après de nouvelles attaques sur le Djebel Moun dans la région de l'ouest du Darfour. Il est difficile d'estimer combien de personnes ont traversé la frontière car elles sont dispersées dans plusieurs villages. Plusieurs groupes de réfugiés continuent d'arriver sans interruption.

Les nouveaux arrivants à Birak et Seinat nous ont dit que les bombardements et les attaques avaient eu lieu à proximité des camps de personnes déplacées internes et des villages au Darfour, poussant les personnes à fuir vers le nord dans la région du Djebel Moun. Les réfugiés ont ajouté que, vendredi dernier, des milices armées sont venues et ont brûlé tous les villages restants, provoquant la fuite de leurs habitants vers l'est du Tchad.

Les derniers arrivants sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées et ils sont extrêmement traumatisés. Notre équipe a noté que les réfugiés, qui étaient arrivés à la frontière il y a seulement une semaine, s'étaient déplacés vers des zones plus sûres à l'intérieur du Tchad, loin de la zone frontière en proie à l'instabilité. Même si certains réfugiés sont retournés brièvement dans leurs maisons pour récupérer quelques affaires, ils ont dit qu'ils ne veulent pas retourner au Darfour actuellement.

De plus, les réfugiés souffrent d'être exposés à des conditions climatiques très difficiles, avec notamment des vents froids affectant particulièrement les enfants et les personnes âgées. Deux femmes réfugiées et deux enfants sont morts la nuit dernière à cause du froid. Ils faisaient partie des derniers arrivants depuis le Djebel Moun.

Les personnes blessées pendant les attaques ont été transportées vers des centres de santé à Birak où elles sont prises en charge pour être soignées. Note équipe à la frontière a dénombré plusieurs personnes blessées. Notamment une petite fille de 5 ans, venant du camp de Seliah accueillant des déplacés internes au Darfour, qui a été blessée par des éclats d'obus à l'abdomen au début du mois. Sa tante aurait été abattue en pleine poitrine par les milices après qu'elle ait refusé d'abandonner une couverture pendant sa fuite. Nos collègues font également état de plusieurs cas de violences et d'abus sexuels commis par des miliciens sur des filles et des femmes.

La grande majorité des nouveaux réfugiés au Tchad ont déjà été déplacés une ou deux fois dans l'Ouest-Darfour depuis 2003 et ils sont très traumatisés par les récentes attaques. Tous craignent de retourner au Darfour et ont demandé à être transférés plus à l'intérieur du Tchad, car ils ne se sentent pas en sécurité près de la frontière.