Mission du Haut Commissaire en Equateur et en Colombie

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, se rend pour une semaine en mission en Amérique Latine, plus particulièrement en Equateur et en Colombie. C'est la première fois que le Haut Commissaire se rend dans ces deux pays, où des millions de personnes ont été déracinées par le conflit armé interne en Colombie.

Quelque trois millions de personnes sont déplacées internes en Colombie, soit 8 pour cent de la population totale de ce pays. Les personnes déplacées internes forment le plus grand groupe de victimes du conflit armé à l'intérieur de la Colombie qui dure depuis des décennies.

Les conséquences humanitaires du conflit se sont également étendues à d'autres pays de la région, notamment en Equateur, où environ 250 000 Colombiens ont besoin d'une protection internationale.

L'année dernière, entre 600 et 700 Colombiens en moyenne ont demandé l'asile en Equateur chaque mois. Les chiffres réels pourraient être plus élevés, dans la mesure où beaucoup ne s'enregistrent pas auprès des autorités, principalement par méconnaissance de leurs droits. Toutefois, l'impact de la crise humanitaire est peu connu dans le reste du monde et un appui plus important de la communauté internationale est nécessaire.

Le Haut Commissaire commencera lundi sa mission par Quito, capitale de l'Equateur, avec une série de réunion avec des représentants du gouvernement. Ensuite, il se rendra à la frontière nord avec la Colombie, où de nombreux réfugiés vivent dans des communautés isolées et souvent très pauvres. Il rendra visite à ces communautés, puis il ira dans un campement de l'UNHCR à la frontière, et s'entretiendra avec les réfugiés et les populations locales sur les défis auxquels ils doivent faire face.

Le Haut Commissaire quittera l'Equateur mardi soir pour la Colombie, où il est devrait également avoir des réunions avec des personnalités officielles. En fin de semaine, il rendra visite aux communautés afro-colombiennes et indigènes dans l'ouest de la Colombie. Ces deux minorités ethniques ont grandement souffert du fait du conflit armé dans cette partie du pays.

Au cours d'une conférence à Bogota vendredi prochain, le Haut Commissaire présentera les résultats et les conclusions de l'étude réalisée par l'UNHCR évaluant les changements dans les tendances du déplacement et la réponse gouvernementale à cette crise au cours des trois dernières années. Il lancera également depuis Bogota la « campagne 2007 pour les droits des personnes déplacées », qui vise à souligner et à faire pression en faveur des droits des personnes déplacées en Colombie.

Selon le Gouvernement colombien, quelque 170 000 personnes ont été forcées au déplacement l'année dernière à l'intérieur du pays. Les autorités ont redoublé d'efforts de façon significative mais il existe toujours un fossé entre la législation nationale très élaborée et sa mise en oeuvre sur le terrain, particulièrement - mais pas seulement - dans les zones rurales.

En pratique, ce fossé montre que les personnes déplacées ne sont pas toujours en mesure de faire valoir leur droit pour une assistance matérielle, pour trouver des solutions sur le long terme et surtout pour une vie à l'abri des violences et de la persécution. La campagne 2007 vise à attirer l'attention sur ces points et à encourager la recherche de solutions pratiques.

L'UNHCR dispose de trois bureaux en Equateur, deux d'entre eux le long de la frontière et 12 en Colombie, où l'agence est présente depuis 1997.