Mission au Darfour de la Haut Commissaire assistante en charge des opérations
Mission au Darfour de la Haut Commissaire assistante en charge des opérations
La Haut Commissaire assistante en charge des opérations, Judy Cheng-Hopkins, achèvera demain sa visite de cinq jours dans l'ouest et le sud du Darfour où elle a passé en revue les opérations de l'UNHCR et évalué les efforts nécessaires pour aider les personnes déplacées internes dans la région.
La situation sécuritaire instable continue de poser de graves contraintes dans notre travail humanitaire au Darfour. L'accès routier vers de vastes régions du Darfour est extrêmement limité. Le nombre des attaques contre le personnel des Nations Unies et les travailleurs humanitaires ainsi que les actes de banditisme et les vols de voitures avec violence se sont accrus. Pour la seule année 2006, 12 travailleurs humanitaires, pour la plupart soudanais, ont été assassinés. Cette semaine, des employés de l'UNHCR sur le terrain ainsi que d'autres travailleurs humanitaires ont été victimes d'un vol de voiture avec violence dans le camp de réfugiés de Shalaya, à 70 kilomètres au sud-est d'El Geneina, qui accueille quelque 3 500 réfugiés tchadiens. Personne n'a été blessé lors de l'incident.
Judy Cheng-Hopkins a rencontré des responsables gouvernementaux, les forces de maintien de la paix de l'Union africaine, les agences des Nations Unies et les ONG. Elle a visité plusieurs camps de personnes déplacées internes dans la région où elle s'est entretenue avec nombre d'entre elles. Les représentants des personnes déplacées des camps à El Geneina, la capitale de l'ouest du Darfour et la base d'opérations de l'UNHCR pour la région, lui ont dit qu'ils avaient besoin d'urgence d'approvisionnement en eau, de latrines et d'un meilleur accès aux écoles pour leurs enfants. Le besoin d'une distribution ciblée de matériels non alimentaires était également évident.
L'UNHCR a six bureaux et 91 employés nationaux et internationaux dans l'ouest du Darfour pour aider quelque 700 000 personnes déplacées internes et 20 000 réfugiés tchadiens. Actuellement, l'UNHCR a accès seulement à la moitié de cette population à cause des immenses contraintes relatives à l'insécurité. L'UNHCR assure la protection et fournit une assistance matérielle tout en maintenant une attention particulière à la protection et aux besoins spécifiques des femmes. Judy Cheng-Hopkins a indiqué que le problème le plus urgent à résoudre est celui de l'insécurité physique pour les personnes déplacées internes notamment les violences sexuelles et sexistes ainsi que la criminalité généralisée à l'intérieur de quelques camps. Les personnes déplacées internes sont continuellement harcelées et victimes d'attaques de milices armées.
Judy Cheng-Hopkins a affirmé que les besoins des personnes déplacées internes et des réfugiés dans l'ouest du Darfour concernent l'hébergement pour les rapatriés, la distribution de biens non alimentaires pour 50 000 familles, la poursuite des formations et des activités de subsistance pour 80 000 femmes dans les 34 centres pour les femmes, l'assistance aux 20 000 réfugiés tchadiens et aux éventuels nouveaux arrivants, et la coordination et la fourniture d'une assistance de protection, notamment de conseil juridique pour les particuliers.
On compte deux millions de personnes déplacées internes au Darfour depuis que le conflit a commencé dans la région en 2003.