L'opération d'aide aux déplacés iraquiens se poursuit ; nombre d'entre eux ont besoin d'un hébergement
L'opération d'aide aux déplacés iraquiens se poursuit ; nombre d'entre eux ont besoin d'un hébergement
Une importante opération d'aide humanitaire pour aider quelque 500 000 déplacés iraquiens se déroule comme prévu, avec un second pont aérien mis en place vers Erbil et d'autres rotations aériennes programmées pour aujourd'hui et demain.
L'opération a débuté mercredi et un deuxième vol a atterri jeudi dans la ville d'Erbil, au Kurdistan iraquien, avec des tentes supplémentaires. En outre, jeudi, le HCR a chargé 16 conteneurs d'aide (kits d'ustensiles de cuisine, couvertures et jerricans) depuis des entrepôts de Dubaï sur un navire qui doit se rendre samedi à Bandar Abbas en Iran. Sur place, la cargaison sera chargée dans des camions en direction d'Erbil.
Cela fait partie de notre grande opération d'acheminement de 2 410 tonnes d'aide par voie aérienne, terrestre et maritime qui se déroulera pendant environ 10 jours afin d'aider quelque 500 000 personnes déplacées à l'intérieur de l'Iraq.
Dans le nord est de la Syrie, où des milliers de réfugiés appartenant principalement à la minorité yézidie ont fui depuis le début d'août, le pont aérien transportant des secours humanitaires de Damas à Qamishli se poursuit. Le quatrième vol, sur six prévus au total, est arrivé jeudi avec d'autres tentes, matelas, fauteuils roulants, articles ménagers et ventilateurs rechargeables à l'énergie solaire.
L'aide est utilisée pour améliorer les conditions de surpopulation au camp de Newroz (où environ 6 000 personnes vivent), et offrir une plus grande intimité aux familles. Les mouvements dans le camp et à l'extérieur se sont stabilisés ces derniers jours. Trois mille autres yézidis habitent dans les villes et villages avoisinants.
Entre temps, en Iraq, l'abri demeure une grande priorité pour les personnes déplacées - dont un trop grand nombre vivent dans des conditions difficiles. La région du Kurdistan d'Iraq accueille désormais près de 700 000 déplacés iraquiens, la plupart arrivés début juin.
Les chiffres exacts ne devraient pas être connus avant début septembre, lorsque l'enregistrement sera terminé, mais nous estimons que des centaines de milliers de personnes vivent dans des bâtiments inachevés, des mosquées, des églises, des parcs et des écoles.
Selon les estimations officielles, a précisé le porte parole, la moitié des 5 746 écoles au Kurdistan iraquien abritent maintenant des personnes déplacées ou des militaires, ce qui fait craindre que les écoles ne soient pas en mesure d'ouvrir leurs portes comme prévu, le 10 septembre, pour la rentrée scolaire.
Même si les camps sont souvent considérés comme le dernier recours, les déplacés iraquiens s'y installent sitôt les tentes montées - tant l'ampleur de cette crise est considérable et le besoin d'un abri désespéré.
Il existe actuellement deux camps de tentes ouverts, le camp de Badjet Kandela dans le gouvernorat de Dohouk et celui de Baharka à Erbil. Ils abritent plus de 21 000 personnes. Douze autres camps s'ouvriront bientôt, dont trois à Sulaymaniyah, six à Dohuk et trois à Erbil - après quoi la capacité d'accueil totale des camps s'élèvera à plus de 85 000 places. Il existe aussi un petit nombre de camps privés à Dohouk. Des représentants du gouvernement régional du Kurdistan étudient des emplacements possibles pour d'autres camps.
En plus des problèmes pour satisfaire les besoins élémentaires de nourriture, d'eau et d'abris, les personnes déplacées ayant fui leur maison avec presque rien n'ont pas de documents d'identité - indispensables pour s'enregistrer et recevoir une allocation d'aide en espèces.
La plupart des personnes déplacées ne peuvent pas remplacer des documents personnels essentiels sans retourner dans leur région d'origine. Le HCR offre une aide juridique aux personnes déplacées à l'intérieur du pays pour les aider à remplacer des documents clés afin qu'elles puissent s'enregistrer pour obtenir de l'aide et se déplacer librement.
Il faut d'urgence renforcer le soutien psychologique pour les personnes déplacées. Beaucoup sont profondément traumatisées par leur fuite précipitée, la mort de proches, la séparation des familles, et par les récits horribles sur le sort de personnes restées sur place, qui ont été tuées ou capturées.
Nos équipes de protection ne cessent de nous signaler des cas de femmes, en particulier celles appartenant à des groupes minoritaires, qui ont été enlevées par des groupes armés (à Mossoul et à Sinjar) et sont séquestrées à divers endroits. Certaines auraient été converties de force à l'islam, et l'on rapporte que d'autres sont victimes de traite par des groupes armés, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iraq.
Le HCR est reconnaissant aux donateurs de leur appui à son opération en Iraq, en particulier à l'Arabie saoudite qui a versé une contribution de 88,3 millions de dollars au HCR dans le cadre d'un don général de 500 millions de dollars octroyé aux opérations des Nations Unies.