Le HCR effectue un emprunt interne pour continuer son opération au Yémen

Confronté à un sévère manque de financement pour son opération au Yémen, le HCR a décidé d'effectuer un emprunt interne d'un montant de 4,7 millions de dollars pour continuer ses programmes au bénéfice de centaines de milliers de personnes déplacées internes dans le pays jusqu'au mois de juin. Cette étape constitue une alternative à la réduction voire à la suspension des programmes du HCR pour la protection et l'assistance qui pourraient avoir un impact néfaste et irréversible sur la population civile déplacée de force par sept mois de conflit entre le gouvernement et le mouvement Al Houti dans le nord du Yémen.

Une faible réponse des pays donateurs cette année menace notre capacité opérationnelle et nos efforts de protection pour enregistrer et de fournir des documents à quelque 250 000 déplacés, à contrôler leur situation et à couvrir leurs besoins humanitaires, tout en portant une attention spécifique aux personnes les plus vulnérables, y compris les enfants, les femmes et les personnes âgées.

Les fonds sont également nécessaires d'urgence pour étendre les camps de déplacés d'Al Mazrak - qui sont déjà surpeuplés - et d'en construire de nouveaux dans le nord du pays, pour organiser et fournir du matériel d'abri, dont des tentes et des bâches en plastique ainsi que pour fournir des articles de secours de base comme des couvertures, des matelas, des kits d'hygiène, etc.

A ce jour, nous avons reçu un peu moins que dix pour cent des fonds nécessaires. La part du HCR dans le cadre de l'appel consolidé 2010 des Nations Unies pour le Yémen s'élève à 39 millions de dollars.

Parallèlement, des civils déplacés yéménites dans les camps d'Al Mazrak dans la province de Hajjah restent confiants mais prudents au sujet du premier cessez-le-feu durable et l'éventualité d'un retour immédiat. Le sentiment général est similaire dans les governorats d'Amran et Sa'ada. A ce jour, les mouvements ont été limités à un membre par famille évaluant la situation individuellement.

Selon les premières informations sommaires communiquées par des déplacés, il est considérablement difficile de se déplacer dans différentes parties de la province de Sa'ada qui a été touchée par les combats. Certaines routes sont encore bloquées et il y a des zones non marquées qui sont jonchées de mines et de munitions non explosées. Selon les informations, le bilan s'élève à un mort. Un déplacé a été tué par l'explosion d'une mine ce qui a encore intensifié les craintes des déplacés concernant la sécurité du retour.

Les mines et les munitions non explosées constituent un risque sérieux mettant en péril le retour des réfugiés et des déplacés à travers le monde. Nous lançons à nouveau une mise en garde pour éviter de nouvelles pertes de civils inutiles au Yémen. L'élimination des mines et des munitions non explosées et la reprise des services essentiels constituent une priorité avant tout retour massif. Le HCR s'engage à assister la procédure de retour volontaire et sûr.