Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés nomme son Coordonnateur régional pour les réfugiés syriens
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés nomme son Coordonnateur régional pour les réfugiés syriens
Avec l'augmentation du nombre des réfugiés signalé dans les pays voisins de la Syrie, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a nommé cette semaine Panos Moumtzis, son Coordonnateur régional pour les réfugiés syriens. Panos Moumtzis était auparavant Chef du Service des relations avec les donateurs et de la mobilisation des ressources au HCR.
Panos Moumtzis : Depuis mars 2011, la Syrie est le théâtre de troubles violents. Selon les statistiques officielles des pays voisins et les chiffres enregistrés par le HCR, environ 30 000 personnes ont fui vers les pays voisins, alors qu'un nombre significatif de Syriens seraient déplacés à l'intérieur de la Syrie. Les équipes du HCR en Jordanie, au Liban et en Turquie sont mobilisées depuis l'année dernière pour appuyer les Etats et les ONG afin de fournir des abris, de l'assistance et assurer la protection aux réfugiés.
Les six derniers mois ont vu une augmentation significative de la violence, particulièrement dans les provinces de Homs, Deir al-Zor, Hama, Damas et Idlib. Malgré l'environnement difficile, la politique et les engagements de la Syrie pour accueillir et venir en aide à 110 000 réfugiés - pour la plupart des Iraquiens - enregistrés auprès du HCR restent inchangés.
A ce jour, la Jordanie, le Liban et la Turquie ont tous maintenu une politique d'ouverture des frontières pour accueillir les Syriens fuyant la violence. L'essentiel de l'assistance aux réfugiés est offert par les pays hôtes et les communautés d'accueil.
Le HCR et le HRC (High Relief Committee, organe gouvernemental libanais de coordination de l'aide humanitaire) ont conjointement enregistré 7088 Syriens au Nord-Liban. L'enregistrement continue à Tripoli où plusieurs milliers de Syriens auraient par ailleurs trouvé refuge. Ils sont principalement arrivés depuis Tall Kalakh à Homs et sont hébergés par la communauté locale à Wadi Khaled, Tall Bire et Tripoli.
De plus, le HCR et les partenaires locaux estiment qu'environ 4000 Syriens se trouvent dans la plaine de la Bekaa. Ils ont trouvé refuge à Aarsal, Fakha et Mashariie el Qaa. Le HCR vérifie actuellement ce chiffre et mène des distributions de vivres et de biens de secours. Dans d'autres régions du Liban, 1000 réfugiés syriens reçoivent une aide du HCR et de ses partenaires.
Au Nord-Liban, le HRC, le HCR et les partenaires distribuent régulièrement une aide alimentaire, des produits d'hygiène et des articles domestiques de première nécessité aux réfugiés enregistrés et aux familles d'accueil dans le besoin. Les soins de santé primaires sont accessibles dans les centres médicaux publics et privés, le HCR prenant en charge la plupart des coûts. Les cas les plus préoccupants et les blessés sont transférés vers cinq hôpitaux différents dans le nord. Le coût des soins est pris en charge par les autorités libanaises. Depuis le début de l'afflux, 268 blessés ont été soignés dans plusieurs hôpitaux du Nord-Liban.
Les enfants réfugiés ont pu être inscrits dans les écoles locales, le HCR et ses partenaires prenant en charge le coût des fournitures scolaires et des classes de rattrapage - également offertes aux enfants libanais dans le besoin. Actuellement, 525 enfants syriens sont scolarisés. En combinant nos efforts avec nos partenaires, nous espérons améliorer la fréquentation scolaire via un programme de classes de rattrapage pour les enfants libanais et syriens.
Dans la plaine de la Bekaa, le HCR, d'autres agences des Nations Unies, aux côtés d'ONG nationales et internationales, fournissent une aide aux personnes déracinées, incluant de l'essence, des vivres, des couvertures, des matelas et des kits d'hygiène. Les équipes du HCR sur le terrain sont actuellement en contact avec les autorités et évaluent les besoins des réfugiés ainsi que les capacités d'hébergement supplémentaires dans la région.
Le HCR reste en contact régulier avec les réfugiés et les autorités libanaises pour assurer le suivi de tous les problèmes en matière de protection.
En Jordanie, plus de 5000 Syriens ont été enregistrés auprès du HCR depuis mars 2011, alors que 2000 autres attendent d'être enregistrés. A nouveau, la majorité d'entre eux sont hébergés dans des familles d'accueil, depuis Irbid et Ramtha dans le nord, à Amman et jusqu'à Maan dans le sud.
Le HCR fournit de l'aide aux réfugiés en milieu urbain (y compris des allocations en espèces et des articles de secours), et appuie le gouvernement dans la rénovation et la gestion d'une installation de transit au point de passage frontière de Ramtha. Le centre a vu passer plus de 1000 Syriens, et actuellement plus de 380 personnes y sont accueillies dans des conditions d'exiguïté particulièrement difficiles.
Comme au Liban, les ONG locales en Jordanie, en particulier la Jordan Hashemite Charity Organization, jouent un rôle important pour répondre directement aux besoins et en orientant les Syriens vulnérables auprès du HCR pour un soutien dans la procédure d'enregistrement et pour bénéficier des services communautaires. L'accès aux soins de santé est une préoccupation essentielle pour les Syriens ; le HCR, l'équipe de pays des Nations Unies en Jordanie et les pouvoirs publics joignent leurs efforts pour assurer ces services. JHAS distribue des bons pour l'aide alimentaire et les biens de secours, incluant des réchauds, des couvertures et des matelas. JHAS dispose également d'un dispensaire mobile effectuant des tournées régulières à Ramtha et Mafraq, alors que les autorités jordaniennes prennent également en charge les coûts des traitements médicaux à Mafraq.
En Turquie, où les camps sont gérés par les autorités, près de 23 000 personnes ont bénéficié de protection dans sept camps de la province de Hatay depuis avril 2011. Une partie de cette population est retournée en Syrie et, aujourd'hui, les camps comptent plus de 13 000 réfugiés au total. Le Gouvernement turc s'apprête à transférer la majorité d'entre eux vers une cité de la province de Kilis, spécialement aménagée de logements en containers à cette fin. Le HCR a établi une présence permanente à Hatay pour appuyer les efforts des autorités turques, avec le projet d'établir un bureau à Kilis lorsque la population du camp aura été transférée sur place.
Le Gouvernement turc fournit la majorité de l'assistance aux réfugiés. Les soins de santé primaires sont assurés dans les camps, et toutes les personnes atteintes de problèmes de santé plus graves sont traitées à l'hôpital d'Antakya. Tous les soins médicaux sont gratuits, y compris les médicaments sur ordonnance, les soins dentaires et optiques.
Dans les camps, 68 classes ont été ouvertes avec des enseignants arabophones. Chaque camp compte des représentants communautaires. Le processus d'enregistrement et d'établissement de pièces d'identité est en cours, le HCR offrant un appui aux autorités pour améliorer la qualité et le contenu des données d'enregistrement.
Au sein de la Syrie, les réfugiés iraquiens font part d'une augmentation significative du prix des produits de base, du fait de l'inflation et de la dévaluation de la livre syrienne, qui ne vaut désormais que 50% de sa valeur enregistrée en mars 2011. Le HCR continue de porter assistance à plus de 11 000 familles parmi les plus démunies via son programme d'aide financière (avec une contribution moyenne de 180 dollars par famille et par mois) et, depuis mars, le bureau aide à répondre aux besoins alimentaires de près de 97 000 réfugiés via un programme de retrait d'argent en espèce par guichet automatique bancaire. Aujourd'hui avec le Croissant-Rouge arabe syrien et d'autres partenaires nationaux et internationaux, de nombreux services essentiels sont également assurés pour aider la population réfugiée à faire face à une situation socio-économique de plus en plus difficile.
Le HCR a observé que les réfugiés et les Syriens ont quitté les zones d'affrontements, en choisissant, pour beaucoup, des villages en périphérie des villes principales ou des régions rurales proches de Damas, et même du Gouvernorat de Damas, qui sont considérés comme plus sûrs. Certains réfugiés ont contacté notre bureau pour demander une aide en vue de leur transfert.