Iraq : Le HCR est de plus en plus préoccupé par les Palestiniens présents à Bagdad
Iraq : Le HCR est de plus en plus préoccupé par les Palestiniens présents à Bagdad
L'UNHCR est de plus en plus préoccupé par la situation des Palestiniens à Bagdad. Jeudi, nous avons été mis au courant par la communauté palestiniene à Bagdad que plus de 100 familles auraient reçu des menaces de mort et que nombre d'entre elles sont en état de choc et de panique. La panique pourrait se répandre parmi cette communauté et toucher d'autres Palestiniens fuyant Bagdad. Ils sont sentent de plus en plus pris au piège et pour des raisons sécuritaires, nombre d'entre eux ont arrêté d'aller travailler et n'envoient plus leurs enfants à l'école. Alors que les Iraquiens sont aussi affectés par l'insécurité générale en Iraq, les Palestiniens se sentent spécialement vulnérables et visés car ils étaient perçus comme ayant reçu un traitement de faveur durant l'ancien régime.
Mardi, nous avions mentionné que nous étions préoccupés par les conditions de vie d'un groupe de 88 Palestiniens, qui avaient été bloqués dans le No man's land à la frontière iraquo-jordanienne après avoir quitté Bagdad pour cause d'insécurité. Mercredi, ce groupe a été transféré plus loin de la frontière sur le territoire iraquien à Trebil par les autorités iraquiennes. Il reste incertain qu'ils puissent rester dans cet endroit. Le groupe est inflexible, ils ne veulent retourner nulle part ailleurs en Iraq.
L'UNHCR essaye de répondre aux besoins élémentaires de ce groupe comme la fourniture d'eau et de nourriture mais ils sont maintenant dans un lieu qui rend extrêmement difficiles notre accès et notre intervention. La nuit dernière, notre équipe en Jordanie a réussi à leur livrer des réserves de nourriture pour 5 à 7 jours avec des matelas, des couvertures, des nécessaires de cuisine, des réchauds, des jerrycans et des lanternes. Lorsque nous avons parlé à ce groupe mardi, ils ont indiqué à l'UNHCR qu'ils avaient quitté Bagdad après un mois de pression croissante sur la communauté palestinienne à Al Baladiat dans l'est de Bagdad après le bombardement de la mosquée de Samarra le 22 février. Ils ont dit que les assassinats, les disparitions et les prises d'otages affectant leurs familles, leurs voisins et leurs amis étaient devenus intolérables.
Nous travaillons étroitement avec la UNAMI [Mission des Nations Unies pour l'Iraq] en Iraq. De plus, l'UNRWA [Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine] a été alertée par la possibilité d'un exode de Palestiniens depuis l'Iraq.
Environ 34 000 Palestiniens se trouvent actuellement en Iraq, dont 23 000 ont été enregistrés par l'UNHCR à Bagdad. Les réfugiés palestiniens sont arrivés en Iraq lors de trois vagues successives : 1948, 1967 et 1991. Ils ont reçu protection et assistance de l'ancien régime et jouissaient d'un traitement plutôt favorable, que certaines couches de la population iraquienne considéraient comme injuste. Il en résulte que ces dernières années, les Palestiniens ont subi des expulsions, des menaces et du harcèlement.