Iraq : Davantage de Palestiniens ont quitté Bagdad pour la frontière
Iraq : Davantage de Palestiniens ont quitté Bagdad pour la frontière
Ce week-end, 35 autres Palestiniens ont décidé de fuir l'insécurité à Bagdad et de rejoindre la frontière iraquo-jordanienne pour retrouver le groupe des 94 Palestiniens arrivés il y a 10 jours. Samedi, un groupe de 25 personnes comprenant notamment 2 enfants ont voyagé pendant 12 heures depuis la dangereuse capitale de l'Iraq pour atteindre la frontière. Par ailleurs, 10 personnes supplémentaires, 3 adultes et 7 enfants, se sont également rendus lundi à la frontière.
Aucune des 35 personnes n'a été autorisée à entrer en Jordanie. L'équipe de l'UNHCR à Bagdad a passé plusieurs heures au téléphone pour convaincre les officiels iraquiens de permettre à ces 35 personnes de rejoindre les autres 94 Palestiniens près du point de frontière de Trebil à l'intérieur de l'Iraq, ce qui finalement leur a été permis. Cependant, leur présence à la frontière est problématique pour des raisons de sécurité notamment, et une solution plus appropriée doit être trouvée.
L'un des arrivants de ce week-end a indiqué qu'avant de partir, ils avaient été en contact avec les Palestiniens déjà installés au point de contrôle de la frontière iraquienne et étaient pleinement informés de l'opposition des autorités jordaniennes d'autoriser la traversée de la frontière. Ils étaient également au courant, par les récits d'autres familles palestiniennes qui ont récemment tenté de se rendre sur la frontière iraquo-jordanienne, du refus qu'elles s'étaient vues opposer pour rejoindre le premier groupe, et éventuellement d'avoir à rentrer à Bagdad. Malgré cela, ils ont décidé de prendre le risque.
La situation au point de frontière de Trebil est déplorable, et les conditions sanitaires sont très mauvaises. La nourriture et l'eau sont fournies en petite quantité. Des gardes-frontière ont couvert quelques pénuries, mais le fardeau va devenir de plus en plus lourd à cause des rares ressources disponibles à ce point de frontière. Hier (lundi), une ONG partenaire opérant en Iraq a aidé à fournir de la nourriture supplémentaire, de l'eau et de nouveaux réservoirs d'eau. C'est la seconde livraison de biens de secours qu'il a été possible d'apporter aux Palestiniens pendant ces 10 derniers jours.
Pendant ce temps, la situation à laquelle les Palestiniens doivent faire face à Bagdad demeure très mauvaise. Ils ont peur de quitter leurs maisons à cause des intimidations et des attaques continuelles. De plus, de nouvelles informations font état de menaces verbales obligeant les Palestiniens à fuir leur maison pour un autre quartier de Bagdad. Le permis de résidence de certains Palestiniens a expiré et ils ont peur maintenant d'être arrêtés par la police. Il y a beaucoup d'incidents d'harcèlement, de rapt, de violences et de meurtres pendant ces derniers mois. L'UNHCR a eu quelques contacts limités avec les Palestiniens de Bagdad, mais cela est extrêmement difficile car personne n'est plus à l'abri de la violence.
L'UNHCR n'a pas encore reçu de réponse à une lettre du Haut Commissaire António Guterres envoyée mi-mars au Président Talabani lui demandant un renforcement de la sécurité et de la protection juridique pour les réfugiés en Iraq. Rien n'a pour l'instant pu être organisé avec les officiels iraquiens pour discuter du sort des Palestiniens en Iraq.