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Enquêtes sur les conditions de vie en exil pour les réfugiés iraquiens

Points de presse

Enquêtes sur les conditions de vie en exil pour les réfugiés iraquiens

14 Décembre 2007

Trois études ont été menées au cours des derniers mois pour mieux comprendre la situation des réfugiés iraquiens en Syrie, au Liban et en Jordanie.

En Syrie, l'UNHCR et l'IPSOS Market Research viennent de terminer une deuxième phase de recherche - en fait, un suivi de l'étude réalisée en mai dernier. Au total, 754 familles, représentant 3 553 personnes, ont participé à l'étude. Les résultats montrent que les réfugiés iraquiens viennent à manquer de ressources financières - 33 pour cent ont indiqué que leurs ressources financières seraient épuisées d'ici trois prochains mois, voire moins, alors que 24 pour cent dépendent de l'argent que leur envoie leurs familles expatriées pour survivre. Dix pour cent des enfants des familles interrogées travaillent. Les enfants iraquiens continuent à prendre du retard dans leur scolarité ; 46 pour cent des personnes interrogées ont ainsi indiqué que leurs enfants avaient cessé d'aller à l'école. L'étude souligne également que 17 pour cent des sondés souffrent de maladies chroniques, dont 19 pour cent sont dans l'impossibilité d'avoir accès à un traitement pour des raisons financières. La recherche a mis en évidence le bon niveau d'étude des réfugiés, dont 31 pour cent ont un diplôme universitaire.

Depuis le début de l'année, l'UNHCR Syrie a enregistré plus de 19 000 iraquiens ayant des problèmes médicaux graves. Un réfugié iraquien sur 5 enregistré par l'UNHCR est une victime des violences en Iraq. En 2007, l'UNHCR Syrie a enregistré plus de 142 000 réfugiés.

Un rapport plus complet sera publié début janvier 2008, après que le Centers for Disease Control aux Etats-Unis ait fourni une analyse des chapitres de l'étude consacrés aux traumatismes et aux dépressions. Les premières lectures des résultats soulignent le stress et les traumatismes considérables auxquels beaucoup d'Iraquiens doivent faire face. L'UNHCR a inclus cet élément dans le questionnaire en raison de la forte proportion de victimes de violences et de tortures en Iraq qu'il a enregistrées.

Ce dimanche, l'UNHCR débutera la distribution de cartes ATM à plus de 7 000 familles de réfugiés iraquiens réfugiés parmi les plus nécessiteuses. Chaque famille recevra entre 100 à 200 dollars d'assistance financière par mois. Ces familles ont été interviewées par les services communautaires de l'UNHCR et ont été identifiées comme ayant un besoin urgent d'aide financière. Parmi elles figurent notamment des femmes vulnérables, des familles dont les enfants travaillent et des réfugiés souffrant de maladies chroniques. Les 7 000 familles recevront également une aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l'UNHCR.

Au Liban, une étude similaire a été réalisée par le Conseil danois pour les réfugiés auprès de 1 020 familles iraquiennes représentant 2 033 personnes. Les résultats ont révélé que 77,7 pour cent des Iraquiens sont entrés illégalement au Liban, dont 60 pour cent ont 29 ans au moins. La fréquentation de l'école pour les enfants de six à 17 ans est de seulement 58 pour cent et 10 pour cent de cette population souffre de maladies chroniques. La majorité des Iraquiens au Liban - 77,7 pour cent - vivent dans la région du Mont Liban et 20 pour cent vivent dans le sud et dans la plaine de la Beqaa. Par ailleurs, plus de la moitié des personnes qui ont répondu à cette étude ont indiqué ne jamais se sentir en sécurité au Liban. On estime à 50 000 le nombre d'Iraquiens au Liban.

La situation des réfugiés iraquiens au Liban demeure précaire, la majorité d'entre eux ne disposent pas de statut légal et courent le risque d'être arrêtés et détenus. Début décembre, au moins 536 Iraquiens étaient détenus, principalement pour entrée illégale ou pour séjour irrégulier après expiration de leurs visas. Plus de la moitié d'entre eux sont détenus au-delà de la période de détention prononcée initialement. La majorité des Iraquiens relâchés rentrent en Iraq, car c'est devenu le seul moyen pour être libéré. D'autres choisissent de rentrer moins parce qu'ils ont le sentiment que la situation sécuritaire s'est améliorée que parce qu'ils craignaient d'être arrêtés par les autorités. L'UNHCR au Liban poursuit son travail avec les autorités pour promouvoir un meilleur environnement de protection pour les réfugiés et les demandeurs d'asile.

Notre bureau au Liban intervient pour obtenir la libération de ceux qui se trouvent en détention, assistent les réfugiés pour qu'ils obtiennent un permis de travail ou de résidence, et dépose des recours contre les ordres d'expulsion devant les tribunaux. En juillet, l'UNHCR a ouvert un second centre communautaire pour les Iraquiens dans les banlieues sud de Beyrouth. Il est géré par un partenaire de l'UNHCR, l'Amel Association. Le 6 décembre, l'UNHCR a ouvert un nouveau centre pour la réhabilitation des victimes de tortures et de violences pour les réfugiés et les demandeurs d'asile. Jusqu'à présent, l'UNHCR au Liban a enregistré 9 716 Iraquiens, dont 6 198 en 2007.

En Jordanie, à la demande du Gouvernement, le Norwegian Fafo Research Foundation a achevé en septembre une étude sur les Iraquiens en Jordanie. Celle-ci a permis de conclure à la présence de 450 à 500 000 Iraquiens dans le pays. L'étude a également révélé que la majorité des Iraquiens vivent grâce à leurs économies ou à des transferts de fonds. 42 pour cent reçoit de l'argent d'Iraq. Cela implique qu'une grande partie des Iraquiens en Jordanie coure le risque de devenir vulnérables, en raison de l'épuisement de leurs économies. De plus, 20 pour cent des familles sont dirigées par une femme et se trouvent souvent parmi les populations les plus pauvres. Il y a également un fort taux de maladies chroniques parmi les Iraquiens. Seuls 22 pour cent ont un travail et seule 22 pour cent de la partie la plus pauvre de la communauté iraquienne possède un permis de résidence valide. Les deux tiers des familles interrogées ont des enfants de moins de 18 ans. Quelque 95 pour cent des Iraquiens qui ont participé à l'enquête ont dit qu'ils ne souhaitaient rentrer en Iraq qu'une fois la situation sécuritaire améliorée. L'UNHCR a enregistré, jusqu'à présent, 51 014 Iraquiens en Jordanie.