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Des milices expulsent et dispersent 1900 déplacés internes en Libye

Points de presse

Des milices expulsent et dispersent 1900 déplacés internes en Libye

14 Août 2018
Dans l'installation de Triq al Matar en Libye, une femme tawargha se tient devant son abri, qui a été démoli la nuit précédente par une milice locale pour la forcer à quitter le site.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par l'expulsion forcée - menée par des milices - de 1900 déplacés internes depuis le camp de Triq Al Matar à Tripoli, en Libye. Triq Al Matar était la plus grande installation de déplacés à Tripoli. Cette installation accueillait 370 familles originaires de la ville de Tawergha qui y vivaient depuis sa création en 2011.

Selon les habitants, une milice locale a forcé l’entière population de Triq Al Matar à fuir leurs maisons la semaine dernière, après trois nuits de raids aveugles et l'arrestation arbitraire de 94 résidents, dont 12 sont toujours détenus par la milice dans des conditions effroyables. Certaines femmes et jeunes filles ont été menacées de viol et des personnes déplacées ont dû fuir leur foyer sans préavis, ne pouvant emporter que de rares effets personnels.

Les personnes déplacées sont maintenant dispersées dans diverses régions où elles ont des proches ou des connaissances, y compris dans d'autres installations de déplacés. Certaines familles qui sont propriétaires de voitures y dorment désormais.

Le HCR est préoccupé par le fait que ces déplacés qui ont rejoint d'autres installations à Tripoli risquent à nouveau d’être expulsés. Certaines familles de Tawergha qui vivaient dans d'autres installations à Tripoli ont déjà fui leurs maisons de peur d'être attaquées. Le HCR appelle au respect des droits de l'homme, à la protection des civils et au droit des personnes déplacées à décider de leur propre avenir. Le HCR suit de près la situation et assure la liaison avec toutes les parties pour s'assurer que les principaux besoins des personnes déplacées sont satisfaits et que toute nouvelle expulsion sera évitée à l’avenir.

La population de Tawergha est une minorité ethnique comptant environ 40 000 personnes qui avaient été forcées de fuir leur foyer en 2011. La majorité d'entre elles avaient cherché refuge dans des installations informelles près de Tripoli ou de Benghazi. Elles sont maintenant déplacées internes depuis sept ans et attendent de rentrer chez elles à la suite d'un récent accord entre les parties concernées.

En Libye, environ 192 000 personnes déplacées vivent dans des conditions effroyables depuis des années. Le HCR appelle à des solutions urgentes pour mettre fin à leurs souffrances et qu’elles puissent rentrer chez elles de manière volontaire, sûre et digne.

 

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