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Déplacement iraquien : Les pays d'accueil sont livrés à eux-mêmes

Points de presse

Déplacement iraquien : Les pays d'accueil sont livrés à eux-mêmes

6 Juillet 2007

Malgré toutes les déclarations de soutien et de préoccupation exprimées par les gouvernements pendant la conférence sur le déplacement en Iraq organisée par l'UNHCR à Genève en avril, les deux pays qui accueillent la plus importante partie de réfugiés iraquiens - la Syrie et la Jordanie - n'ont toujours pas reçu d'aide bilatérale de la communauté internationale.

La Syrie et la Jordanie, qui hébergent au total environ deux millions de réfugiés iraquiens, peinent à faire face. La Syrie continue de recevoir environ 2 000 Iraquiens par jour et environ 30 000 Iraquiens arrivés chaque mois restent dans le pays. La population réfugiée de plus en plus importante, et les communautés qui les accueillent, doivent faire face à des situations très difficiles qui ne feront qu'empirer si la communauté internationale ne les soutient pas financièrement comme elle l'avait promis.

Comme nous le soulignions en avril, le programme de l'UNHCR pour les réfugiés et déplacés iraquiens d'un montant de 60 millions de dollars - qui devrait atteindre d'ici peu plus de 100 millions de dollars - est une goutte d'eau dans l'océan, en comparaison aux besoins énormes dans la région. Bien que les contributions envoyées à l'UNHCR aient été généreuses, atteignant maintenant un total de quelque 70 millions de dollars avec 10 autres millions promis ou en cours de versement, nous seuls ne pouvons pas tout faire. Nous avions alors insisté et nous le répétons : les donateurs doivent offrir un soutien direct bilatéral à ces pays d'accueil dont les écoles, les hôpitaux, les services publics et les infrastructures sont littéralement débordées à cause de la présence de millions d'Iraquiens qu'ils ont si généreusement accueillis.

En Syrie, par exemple, seuls 32 000 des centaines de milliers d'enfants réfugiés iraquiens dans le pays sont effectivement scolarisés. La Syrie, avec 1,4 millions d'Iraquiens, est le seul pays de la région à autoriser un accès gratuit aux écoles publiques pour tous les enfants iraquiens. Mais il n'y a tout simplement pas assez de place pour tous les accueillir. Pour tenter de faire face, le ministère syrien de l'Education a dû adapter de nombreuses écoles publiques pour revenir au système de roulement (deux groupes d'élèves différents, un par demi-journée) qui, dans le cadre du plan de développement national à long terme, devait prendre fin en 2010. Une génération entière d'enfants iraquiens court le danger de ne pas être scolarisée. Nous travaillons avec l'UNICEF sur des projets qui doivent permettre d'envoyer au moins 150 000 enfants iraquiens à l'école en Syrie, en Jordanie et au Liban d'ici la fin de l'année 2007. Mais la tâche de fournir davantage de salles de classe, d'enseignants, d'outils pédagogiques et de toute autre forme de soutien doit être réalisée en coordination avec le ministère syrien de l'Education, qui ne reçoit pas l'aide dont il a besoin.

Les infrastructures de santé sont également soumises à rude épreuve et des milliers d'Iraquiens souffrent parce qu'ils ne peuvent pas être soignés correctement. Chaque semaine, nous voyons des Iraquiens malades et mutilés - notamment de nombreux brûlés et traumatisés - arriver en Syrie à la recherche d'une aide médicale. L'UNHCR a mis en place trois postes médicaux de premiers secours et nous en construisons deux autres. Mais ce n'est pas suffisant. Nous envoyons actuellement 10 000 Iraquiens par mois chez les médecins et dans les centres de santé syriens, dont 3 000 vers des hôpitaux. Environ 15 pour cent sur ces 3 000 personnes ont besoin d'urgence d'une aide médicale sérieuse. Pour le seul mois dernier, nous avons fourni des prothèses à 50 enfants iraquiens. Sur plus de 57 000 Iraquiens que nous avons enregistrés en Jordanie depuis le début de cette année, plus de 12 000 ont été victimes de tortures. Vous pouvez imaginer leurs besoins.

Il est inconcevable que ces généreux pays hôtes soient livrés à eux-mêmes pour faire face à une crise d'une telle ampleur. Nous pressons fermement les gouvernements à agir maintenant pour les soutenir face à cette situation et nous renouvelons notre appel à la solidarité internationale et au partage du fardeau.

Par ailleurs, comme vous le savez, nous avons appelé au cours des dernières semaines à l'évacuation médicale d'urgence d'une dizaine d'enfants palestiniens qui se trouvent à Bagdad et dans le camp de fortune d'Al-Waleed à la frontière entre l'Iraq et la Syrie. Ces enfants souffrent de problèmes médicaux graves et leur vie est en danger. Certains pays européens et certaines personnes se sont montrés préoccupés par le sort de ces enfants, cependant à ce jour nous n'avons toujours rien de concret. Si ces enfants ne sont pas évacués rapidement, certains risquent de mourir et d'autres d'êtres handicapés à vie. Ils ont besoin d'aide maintenant.