Colombie : des communautés indigènes et afro-colombienne sont en danger
Colombie : des communautés indigènes et afro-colombienne sont en danger
La recrudescence de la violence dans le nord-ouest de la Colombie met en danger des douzaines de communautés afro colombiennes et indigènes. Des centaines de personnes ont fui vers d'autres régions du pays, certaines ont traversé la frontière vers Panamá et des milliers sont piégées et ne peuvent pas partir.
Les communautés afro colombiennes qui vivent près de Rio Arquia, dans le département du Chocó, se trouvent au milieu des combats entre l'armée et un groupe armé irrégulier qui contrôle la région depuis de nombreuses années. Neuf communautés sont en danger - 450 familles au total, composées de quelque 2 500 personnes. Les deux hameaux les plus isolés sont maintenant déserts, après que la population ait fui les combats la semaine passée pour se réfugier auprès d'une plus grande communauté en amont. Les écoles ont été fermées et il n'a plus assez de nourriture pour tout le monde. Les gens craignent que les combats ne continuent et veulent quitter la région, mais ils ont peur de ne plus pouvoir rentrer chez eux s'ils s'en vont maintenant.
Plus au sud, les communautés afro colombiennes fuient les combats entre deux groupes armés irréguliers. Mercredi, quelque 400 personnes ont abandonné leur maison à Pichima pour échapper à la violence. La communauté a dû se séparer et des familles se sont dispersées dans plusieurs localités de la région. Les autorités locales sont en train de les chercher pour leur fournir une assistance d'urgence.
Les communautés indigènes sont touchées également. Des membres du groupe d'Embera abandonnent leurs installations près du fleuve à cause d'une nette détérioration de la situation humanitaire. La zone se trouve sous contrôle de groupes armés irréguliers et, ces derniers mois, les meurtres sélectifs, les disparitions, les menaces et les blocus alimentaires se sont intensifiés.
Vingt-cinq communautés implantées le long du fleuve Bojaya sont en danger aussi. Quelques familles Embera se sont déjà enfuies vers d'autres parties du Chocó et ailleurs en Colombie, alors qu'un petit nombre de personnes sont parties à Panamá. Leurs seuls moyens de transport pour fuir sont des petits bateaux avec lesquels ils traversent des territoires dangereux. Il est possible que d'autres personnes soient en train de se déplacer, mais la plupart sont trop effrayées pour demander de l'aide aux autorités.
L'UNHCR demande instamment à tous les acteurs du conflit armé colombien de respecter le droit humanitaire international, le droit de liberté de mouvement et le droit de la population civile de chercher la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Nous demandons aux autorités locales de fournir une assistance d'urgence à ceux qui se sont déjà déplacés. Nous demandons également au Gouvernement de Panamá de respecter ses obligations vis-à-vis des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Chocó est la région la plus pauvre de Colombie, avec une population composée majoritairement d'afro colombiens et d'indigènes. Ces derniers mois, nous avons à plusieurs reprises exprimé notre préoccupation au sujet de la détérioration de la situation dans cette région, ainsi que sur son impact sur les communautés afro colombiennes et indigènes. La Colombie compte trois millions de personnes déplacées, dont les minorités ethniques du pays représentent un nombre démesuré.