Cinq Palestiniens mis en détention par les autorités iraquiennes, à la frontière entre l'Iraq et la Syrie
Cinq Palestiniens mis en détention par les autorités iraquiennes, à la frontière entre l'Iraq et la Syrie
L'UNHCR est très préoccupé sur le sort de cinq Palestiniens - trois hommes et deux garçons - qui ont été arrêtés mardi par les forces de sécurité iraquiennes au point de frontière Al Tanf entre l'Iraq et la Syrie. Les cinq personnes faisaient partie d'un groupe de plus de 300 Palestiniens de Bagdad qui ont été bloqués dans un site de tentes situé dans un no man's land à Al Tanf depuis début mai 2006 après avoir fui des violences et des meurtres de Palestiniens dans la capitale.
Les proches de ces hommes ont indiqué à l'UNHCR que les cinq hommes ont quitté le site en milieu d'après-midi à la recherche de fuel pour un générateur, auprès de camion citernes qui passaient près de la zone de la frontière. Comme ils n'étaient toujours pas rentrés à minuit, les familles ont déclaré leur disparition aux autorités de la frontière syrienne qui ont appris de leurs homologues iraquiens que les cinq hommes avaient été mis en détention du côté iraquien.
Jusqu'à présent, nous n'avons pu établir les faits au sujet de cette arrestation incluant quelles sont les autorités les ayant arrêtés et où se situe le lieu de détention. Au cours des trois derniers jours, notre personnel à Bagdad et à Damas a effectué le suivi de cette affaire avec les autorités frontalières syriennes et iraquiennes pour en savoir plus sur leur arrestation et pour intervenir en faveur des détenus.
Le groupe de Palestiniens de Al Tanf a été victime de plusieurs incidents de harcèlement à la frontière. En août, notre personnel basé en Syrie a vu des véhicules blindés iraquiens avec des gardes armés entrer dans le camp, menacer et intimider les réfugiés avec leurs armes. Le personnel de l'UNHCR est intervenu et a mis fin à cette situation. Lors d'un autre incident en juin, les forces de sécurité iraquiennes ont harcelé un Palestinien du groupe et ont menacé de l'emmener de force en Iraq. Finalement, l'homme a été libéré.
L'UNHCR a officiellement pris contact avec les autorités iraquiennes ainsi que les Forces de la Coalition pour exprimer sa préoccupation sur ces actes d'intimidation à l'encontre du groupe de Palestiniens et pour demander leur coopération pour assurer que ce type d'incident ne se reproduise plus.
Les Palestiniens de Al Tanf font partie d'un nombre estimé entre 10 000 et 20 000 Palestiniens toujours en Iraq, dont la plupart d'entre eux ont essayé de fuir le pays en raison de persécution. Mais quitter le pays est très difficile car la plupart des Palestiniens en Iraq n'ont pas de documents d'identité valables - et n'ont aucun endroit pour les renouveler. Ils se voient refuser l'entrée dans les pays où ils tentent de fuir. L'UNHCR a plusieurs fois appelé les autorités iraquiennes et les Forces de la Coalition à assurer une protection accrue à ces Palestiniens. L'agence a également appelé les pays arabes de la région, Israël, ainsi que les pays de réinstallation, à assurer une solution humaine - même temporaire - pour ce groupe spécialement visé. Ces appels n'ont eu jusqu'à présent que peu de résultat.