Boats people et noyades de demandeurs d'asile africains signalés au large des côtes du Yémen
Boats people et noyades de demandeurs d'asile africains signalés au large des côtes du Yémen
L'UNHCR est consterné d'apprendre qu'un nouveau groupe composé d'au moins 145 Somaliens et Ethiopiens soit décédé la semaine dernière alors qu'ils traversaient le Golfe d'Aden dans l'espoir d'atteindre le Yémen embarqués à bord de bateaux de contrebande en Somalie. Les personnes étaient à bord de quatre bateaux transportant près de 400 Africains qui ont navigué depuis Bossasso, au nord-est de la Somalie. Aux abords de la côte yéménite, les survivants ont indiqué qu'on leur avait dit de plonger dans l'eau et de nager jusqu'au rivage. 45 corps ont été retrouvés jusqu'à présent le long de la côte du Yémen. Quelque 50 personnes ont débarqué et ont été accueillis au centre de réception de l'UNHCR à Mayfaah, où on leur a fourni un abri et de la nourriture en attendant d'être transportés vers le camp de Al Kharaz près d'Aden. Les personnes restantes n'ont pas été retrouvées, mais ont très bien pu arriver en d'autres endroits de la côte yéménite et ont décidé de ne pas solliciter notre aide.
C'est le dernier de ces tragiques incidents, nombre d'entre eux restant inconnus, au large des côtes du Yémen. Les personnes se noient non pas car on leur a refusé l'accès à la protection ou au territoire yéménite, ou parce qu'elles craignent d'être interceptés en mer, mais parce qu'elles sont désespérées et à la merci des trafiquants odieux. Au départ, il n'y a pas non plus d'autorité à Bossasso essayant de les dissuader d'entreprendre ce périlleux voyage.
Le 3 mars 2005, quelque 90 personnes - y compris des femmes et des enfants, sont morts lorsqu'un bateau transportant 93 passagers - l'un des six qui a navigué depuis Bossasso - a coulé dans le Golfe d'Aden suite à un problème technique. Seul l'équipage a survécu. Quelques-uns des Somaliens ont été gravement battus par les trafiquants. Quelques jours plus tard, le 7 mars, un autre groupe de 85 personnes a été sommé de sauter par-dessus bord alors qu'il se trouvait encore loin des côtes et 18 d'entre eux se sont noyés.
Les personnes qui arrivent au Yémen racontent des récits poignants de leurs voyages de deux jours dans de petits canoës motorisés au milieu d'une mer dangereuse et infestée de requins.
Ce dernier incident marque le début d'une période météo plus calme dans le Golfe d'Aden et nous craignons que d'autres tragédies se produisent dans les mois à venir. La plupart des migrants commencent normalement à arriver au Yémen entre mi-septembre et mars, lorsque la mer est plus calme.
Le Yémen, l'un des rares pays de la région à avoir signé la Convention de 1951 sur les réfugiés, s'est montré extrêmement généreux pour recevoir les migrants et les réfugiés. Il y a actuellement quelque 47 000 Somaliens enregistrés par l'UNHCR en tant que réfugiés prima facie au Yémen, mais l'on estime que des centaines de milliers d'autres vivent aussi dans le pays.