Augmentation de la traite d'êtres humains dans le Golfe d'Aden de la Somalie vers le Yémen

Malgré les dangers et les mises en garde répétées de l'UNHCR, le nombre de personnes faisant appel à des passeurs pour franchir le Golfe d'Aden depuis la Somalie vers le Yémen semble s'accroître. Dans les douze premiers jours de la nouvelle saison propice à la navigation, le personnel de l'UNHCR a enregistré l'arrivée de 1 441 personnes sur 15 bateaux. Si la tendance actuelle se confirme, ce mois-ci pourrait voir un nouveau record pour le nombre des arrivées.

Ces personnes sont désespérées. Elles sont principalement somaliennes mais aussi éthiopiennes et fuient l'insécurité et la pauvreté. Pour un prix de 40 dollars chacun, ils embarquent dans des bateaux de pêche surchargés. Beaucoup de ceux qui entreprennent ce voyage risqué n'y survivront pas. Ceux qui sont arrivés mercredi ont dit que deux passagers sont portés disparus depuis qu'ils ont été contraints de sauter par-dessus bord alors qu'ils étaient encore loin des côtes. Quatre passagers du premier bateau arrivé cette saison le 2 septembre se seraient noyés.

Les trafiquants opèrent depuis le port commercial de Bossasso au Puntland, une région autoproclamée autonome dans le nord-est de la Somalie, à plus de 300 km du Yémen. L'UNHCR a travaillé dans la région pour informer les personnes des dangers et a appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités du Puntland pour qu'elles mettent fin à ces trafics. Des centaines de personnes meurent avant même d'avoir atteint la côte chaque année. Parallèlement, l'UNHCR a demandé aux donateurs de soutenir les efforts de la communauté internationale pour venir en aide au Puntland, où les conditions de vie poussent à des actes désespérés tels que prendre la mer pour le Yémen.

Le Yémen est l'un des quelques Etats de la région signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et a été toujours fait preuve de générosité dans l'accueil des réfugiés. Il y a actuellement plus de 88 000 réfugiés enregistrés au Yémen, parmi lesquels 84 000 Somaliens. L'UNHCR travaille dans un centre de réception et gère un camp au Yémen.