Réunion de deux jours pour renforcer le dispositif d'action face aux déplacements de population dans la Communauté d'Etats Indépendants
Réunion de deux jours pour renforcer le dispositif d'action face aux déplacements de population dans la Communauté d'Etats Indépendants
Des délégués de plus de 60 pays et organisations internationales se retrouveront jeudi et vendredi à Genève pour discuter des progrès accomplis face aux déplacements massifs de population dans les pays de la Communauté d'Etats indépendants (CEI).
La cinquième réunion du Comité directeur pour le suivi de la Conférence de la CEI se déroulera sous les auspices du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, de l'Organisation internationale pour les migrations et de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe.
La Conférence sur les réfugiés et les migrants dans la CEI, organisée en 1996, visait à résorber les problèmes de millions de personnes déplacées à l'intérieur des Etats ou entre les Etats de la CEI, suite à la fin de la guerre froide et à la désintégration de l'Union soviétique. La réunion de cette semaine, qui marquera la conclusion du processus engagé lors de la Conférence de 1996, prévoit l'adoption d'une nouvelle stratégie afin de répondre de façon plus ciblée aux nouveaux défis que constituent ces déplacements.
« Nous avons, au cours des quatre dernières années, accompli des progrès importants dans la mise en place de législations sur les réfugiés et sur les migrations, ainsi que de nouvelles structures gouvernementales pour aborder la question des déplacements de population dans la CEI. Nous espérons tirer parti de ces succès pour poursuivre dans cette voie », déclarait mercredi dans un communiqué le Haut Commissaire assistant, Søren Jessen-Petersen. « En effet l'une des grandes réussites de la Conférence, souvent passée sous silence, a été d'éviter les crises majeures. Il y a cinq ans, la perspective de déplacements massifs de population, avec leur lot de souffrances, provoquait de grandes inquiétudes. Malgré les difficultés, ce scénario a été en grande partie évité ».
M. Jessen-Petersen a souligné qu'il était nécessaire de poursuivre les activités entamées par la Conférence de la CEI, afin de s'adapter à l'évolution des priorités dans la région. « Nous estimons que le processus en lui-même, avec son approche préventive et l'accent mis sur la recherche de solutions, avec l'implication d'un vaste éventail de gouvernements, d'organisations internationales et d'ONG, et sa manière d'aborder les problèmes aux niveaux national, régional et international, pourrait servir de modèle pour résoudre des problèmes similaires dans d'autres parties du monde ».
Quatre domaines ont été identifiés comme prioritaires dans le futur : la poursuite des actions en faveur des groupes concernés, y compris les réfugiés, les personnes déplacées, les immigrants clandestins, les rapatriés, les personnes autrefois déportées et les migrants chassés par des catastrophes écologiques ; la gestion des migrations, y compris la lutte contre les migrations clandestines et le traffic humain ; le soutien et la promotion des activités des ONG et autres groupes de la société civile ; et enfin, l'application de la législation.
Selon M. Jessen-Petersen, un nombre important d'ONG ont été créées depuis 1996 et des partenariats ont été lancés avec des organisations internationales. Près de 150 ONG seront présentes à la réunion, dont beaucoup n'existaient pas il y a cinq ans.
Depuis la fin de la guerre froide, plus d'un demi-million de personnes originaires de la CEI, déportées de force, déplacées dans leur pays ou réfugiées dans un autre pays, sont retournées dans leur patrie d'origine. Parmi eux, 260 000 Tatars de Crimée qui avaient été chassés de leur patrie lors de la purge stalinienne il y a un demi-siècle.