Lubbers exhorte à la prudence concernant la zone Tampon au sud de la Serbie
Lubbers exhorte à la prudence concernant la zone Tampon au sud de la Serbie
Genève - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés lance aujourd'hui une mise en garde contre un changement trop hâtif dans la zone de sécurité terrestre en Serbie méridionale - une zone tampon qui sépare la Serbie proprement dite du Kosovo sous administration des Nations Unies.
« Toute évolution rapide de la situation dans la zone de sécurité terrestre pourrait déstabiliser la région et provoquer de nouveaux déplacements de personnes d'ethnie albanaise depuis le sud de la Serbie vers le Kosovo, ce qui pourrait se répercuter sur la situation déjà précaire des minorités ethniques vulnérables du Kosovo » déclare Rudd Lubbers, le Haut Commissaire.
Le HCR avance que la réduction de la zone tampon sur cinq kilomètres de large doit s'accompagner du déploiement d'observateurs internationaux en nombre suffisant ainsi que d'un ensemble de mesures de rétablissement de la confiance liées aux réformes politiques et administratives conduites dans la région. Il souligne que la plus haute importance doit être attachée à la sécurité et à la protection de la population civile dans la zone elle-même ainsi que dans les villes et villages des environs.
Au début de cette semaine, l'OTAN a divulgué ses plans pour un « retrait échelonné et conditionnel » de certains secteurs de la zone de sécurité établie en vertu d'un accord de 1999 entre l'OTAN et la République fédérale de Yougoslavie qui exclut de la région les forces de sécurité yougoslaves et serbes, à l'exception d'un corps de police portant des armes légères. Les dispositions relatives à une réduction échelonnée ne sont pas arrêtées mais des rapports préliminaires font état du retour graduel prévu des forces de police civiles serbes vers la zone qui est censée rester démobilisée.
Le HCR exprime l'espoir qu'un déploiement rapide au sud de la Serbie d'un nombre important d'observateurs de l'Union européenne contribuera à stabiliser la situation. Il souligne néanmoins que si la présence d'observateurs et de forces de police civiles est importante, il n'en est pas moins vital qu'un mécanisme efficace soit mis en place pour vérifier et superviser la démilitarisation de la région.
Les personnes d'origine albanaise représentent 60 à 70 pour cent des 100 000 personnes vivant dans la zone tampon et les régions avoisinantes. Les tensions sont restées vives dans cette région méridionale de la Serbie qui a été le théâtre d'affrontements répétés entre les militants armés d'ethnie albanaise et les forces de sécurité yougoslaves et serbes. Une recrudescence de cette tension en novembre dernier a conduit à l'exode d'environ 5 000 personnes d'origine albanaise depuis le sud de la Serbie vers le Kosovo voisin. Environ 4 000 d'entre elles ont, depuis lors, regagné leur foyer en Serbie mais la situation reste très précaire.