Les restrictions imposées par le gouvernement soudanais forcent le HCR à réduire son personnel au sud Darfour
Les restrictions imposées par le gouvernement soudanais forcent le HCR à réduire son personnel au sud Darfour
Le 11 novembre 2004
GENEVE - Le HCR a aujourd'hui annoncé le retrait temporaire d'une partie de son personnel international de la région du Sud Darfour à cause des restrictions imposées par le gouvernement soudanais qui empêchent l'équipe de mener à bien sa mission de protection auprès des milliers de personnes déplacées dans cette zone déchirée par les conflits.
Le Directeur des opérations du HCR pour la situation soudanaise, M. Jean-Marie Fakhouri, a annoncé que le personnel du HCR était depuis près de trois semaines contraint de rester à Nyala, sur ordre des autorités soudanaises, après un incident survenu le 20 octobre dernier. Au cours de cet incident, le personnel du HCR et leurs collègues de l'ONU avaient voulu s'interposer pour empêcher la relocalisation forcée de personnes déplacées.
Les autorités soudanaises avaient réagi en immobilisant le personnel du HCR à Nyala, précisant toutefois que l'interdiction de mouvement serait levée le 6 novembre. Jusqu'à hier cependant, cette interdiction était toujours en vigueur et le Directeur des opérations a en conséquence pris la décision de transférer temporairement trois des quatre expatriés du HCR présents à Nyala, vers le bureau d'El Geneina, dans l'ouest du Darfour. Le transfert doit avoir lieu aujourd'hui.
« C'est une situation extrêmement frustrante pour notre personnel que d'être contraint à l'inaction » a expliqué M. Fakhouri. « Si nous ne sommes pas autorisés à faire notre travail au Sud Darfour, alors nous n'avons d'autre choix que d'aller ailleurs, où les besoins sont tout aussi importants. C'est pourquoi j'ai donné instruction à nos trois expatriés chargés de protection de se rendre pour l'instant à El Geneina. »
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a aussi suspendu ses plans pour l'ouverture d'un bureau à El Fasher, au nord du Darfour, qui était prévue ce mois-ci, en attendant la résolution de la situation au Sud Darfour.
Le HCR a demandé au Coordonnateur de l'aide humanitaire de l'ONU de soulever d'urgence la question avec les autorités soudanaises afin de permettre à l'agence de reprendre rapidement son travail dans le cadre de l'équipe des Nations Unies au Sud Darfour.
L'agence pour les réfugiés travaille depuis le 6 juin à Nyala, dans le cadre de l'effort commun des Nations Unies au Sud Darfour. La majorité de son personnel au Darfour se trouve toutefois à El Geneina, capitale du Darfour occidental, où des incidents de sécurité en nombre croissant ont également, ces dernières semaines, fait obstacle à l'accès aux populations déplacées, en particulier le long de la frontière avec le Tchad. Le HCR a récemment annoncé un renforcement de ses effectifs au Darfour occidental, sur autorisation du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, pour consolider son travail de protection des personnes déplacées dans cette région et préparer leur retour volontaire éventuel, ainsi que celui des réfugiés, une fois les conditions réunies. L'agence dispose actuellement d'une vingtaine d'expatriés au Darfour occidental.
Plus d'un million huit cent mille personnes ont été déracinées par la violence du conflit au Darfour. Environ 1,6 million sont déplacées à l'intérieur même de ce territoire, tandis que 200 000 ont passé la frontière et se trouvent réfugiées au Tchad.