Les Etats renouvellent leur engagement a la Convention de 1951
Les Etats renouvellent leur engagement a la Convention de 1951
Des gouvernements du monde entier ont jeudi renouvelé leur engagement à la protection des réfugiés tout en reconnaissant l'importance de la Convention de 1951 en tant qu'instrument primordial de leur action.
Une déclaration capitale, faite à l'issue d'une réunion ministérielle sans précédent des Etats signataires de la Convention, reconnaît l'importance toujours actuelle de la Convention et des droits et principes qu'elle contient. Les 126 gouvernements qui ont participé à la réunion se sont engagés à respecter ces droits et à honorer leurs obligations au titre de la Convention de 1951.
Cent cinquante six pays ont envoyé des délégations à la réunion, dont 70 au niveau ministériel. La réunion était organisée conjointement par le gouvernement suisse et le HCR. Trois pays qui ont tout récemment adhéré à la Convention - le Bélarus, la Moldova et Saint Kitts-et-Nevis, portant à 143 le nombre total d'Etats ayant à ce jour adhéré à la Convention de 1951 - ont aussi participé à la réunion.
La réunion ministérielle a été la première à regrouper tous les Etats signataires de la Convention de 1951, après cinquante ans d'existence. Elle a été convoquée dans le cadre des Consultations mondiales lancées par le HCR en 2001 pour commémorer le 50e anniversaire de l'adoption de la Convention de 1951. Les participants à la réunion se sont félicités de la tenue de ces Consultations mondiales qui leur ont donné l'opportunité de débattre des nouvelles approches pour résoudre des problèmes d'une complexité croissante.
« Nous avons eu l'impression, il y a quelques années, que la Convention était menacée, et nous craignions pour sa survie. Mais nous constatons aujourd'hui que personne ne remet en question la validité de la Convention », a déclaré le Haut Commissaire Ruud Lubbers. « La Convention survivra, de par sa force, de par le fait qu'elle est toujours actuelle. »
Tout en réaffirmant leur soutien aux réfugiés et à la Convention, les participants à la réunion ont aussi mis en évidence les nouveaux défis posés par l'environnement international, toujours plus complexe, dans lequel les gouvernements doivent assurer la protection des réfugiés, comme en témoigne la difficulté à gérer les mouvements de population mélangés - qui incluent des personnes fuyant des persécutions ainsi que ceux qui cherchent de meilleures conditions de vie - surtout lorsqu'il s'agit de renvoyer ceux qui ne peuvent pas bénéficier de la protection internationale offerte par la Convention. Les participants ont aussi souligné la problématique des afflux massifs de réfugiés, faisant appel à la collaboration internationale pour un meilleur partage des charges et des responsabilités. Plusieurs Etats ont soulevé la question de l'augmentation de la traite d'êtres humains. Les participants se sont enfin entendus sur la nécessité de chercher des moyens pour renforcer voire compléter les principes énoncés dans la Convention.
Après les événements du 11 septembre, les préoccupations sécuritaires occupent une place centrale dans les politiques et actions des pays à travers le monde. Tout en reconnaissant la légitimité de ces préoccupations concernant la sécurité, les participants ont souligné que la protection des victimes des persécutions devait prévaloir. La réunion s'est également penchée sur la recherche de solutions durables pour les réfugiés, surtout le rapatriement volontaire lorsque les circonstances le permettent.
Nombre de gouvernements se sont prononcés sur la nécessité de donner au HCR un financement adéquat, afin de lui donner les moyens de protéger et d'assister quelque 22 millions de personnes dans le monde. Les Etats ont aussi insisté sur l'importance de respecter les réfugiés et de reconnaître leurs contributions aux sociétés qui les accueillent - la présence de la présidente de la Lettonie, ancienne réfugiée pendant plus de vingt ans, qui a fait une émouvante présentation devant les délégués, a particulièrement bien illustré ce point.
« Nous engager aujourd'hui est une chose, mais demain nous serons à nouveau confrontés aux problèmes pratiques », a déclaré M. Lubbers. « Au cours de deux derniers jours, nous avons réaffirmé sans cesse l'importance et l'actualité de la Convention. Nous devons maintenant assurer sa pleine application. »
Les recommandations de la réunion et d'autres discussions qui ont eu lieu dans le cadre des Consultations mondiales feront partie de l'Ordre du jour pour la protection - des actions spécifiques qui serviront de guide pour le HCR et d'inspiration aux Etats dans leurs efforts pour renforcer la protection des réfugiés dans les années à venir. L'Ordre du jour pour la protection sera finalisé au terme des Consultations mondiales, à la mi-2002.