Le monde ne doit pas oublier la CEI et les autres régions troublées
Le monde ne doit pas oublier la CEI et les autres régions troublées
Le Haut Commissaire assistant, Søren Jessen-Petersen, a déclaré aujourd'hui que la crise au Kosovo ne doit pas détourner l'attention et les ressources de la communauté internationale d'autres points chauds du globe comme la Communauté d'Etats indépendants.
Dans son discours détaillant le programme de la réunion de deux jours, qui s'ouvre aujourd'hui à Genève, sur la situation dramatique des millions de personnes qui ont été forcées de quitter leurs foyers dans la CEI et les pays voisins, M. Jessen-Petersen a signalé « qu'il y a un risque considérable qu'au-delà de l'an 2000, les questions relatives à la CEI ne soient plus à l'ordre du jour de la communauté internationale ».
« Le danger des conflits, aujourd'hui pour la plupart résolus, qui autrefois faisaient rage dans la région s'est éloigné. L'éventualité, auparavant envisagée, d'un mouvement de populations des pays de la CEI vers l'Europe de l'Ouest, ne s'est pas produite. Et la crise du Kosovo a détourné l'attention internationale, et risque de détourner même les ressources, des problèmes actuels ou potentiels dans d'autres régions du monde comme la CEI », a ajouté M. Jessen-Petersen.
« Il serait désastreux, pour la région et pour la poursuite des objectifs établis par la Conférence sur la CEI, si le soutien nécessaire venait à manquer », a-t-il déclaré, faisant référence à la conférence de 1996 qui avait adopté un Programme d'action pour gérer les questions relatives aux migrations et aux réfugiés.
Les représentants de 51 pays et de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales participent, les 24 et 25 juin, à la quatrième réunion du Groupe directeur pour le suivi de la conférence de 1996. Cette conférence avait abordé les problèmes de plus de 9 millions de personnes qui avaient été déplacées à l'intérieur ou entre les pays de la CEI lors de la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique. La question des réfugiés des pays en dehors de la CEI a également été traitée.
La réunion, convoquée par le HCR en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations et le Bureau pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a été précédée par deux jours de consultations avec une centaine d'organisations non gouvernementales, pour la plupart originaires de la CEI. Les ONG ont joué un rôle de plus en plus important dans la mise en oeuvre des programmes dans la région, raison pour laquelle cette réunion a mis l'accent sur une présence accrue d'ONG locales dans la CEI.
« Le processus du suivi de la Conférence sur la CEI a montré comment une intervention opportune visant à prévenir et à gérer les conflits peut aider à éviter des déplacements de population majeurs », a signalé M. Jessen-Petersen.
M. Jessen-Petersen a ajouté que depuis la conférence de 1996, plusieurs pays ont adhéré à la Convention de 1951 sur les réfugiés, ou envisagent de la faire, et des mesures positives ont été prises pour l'adoption des législations nationales concernant les réfugiés et la citoyenneté. La situation des Tatars de Crimée est en voie de résolution, et un effort international est en cours afin de trouver aussi une solution pour les Turcs meskhètes.