Le HCR réclame une suspension temporaire de la fermeture du camp de Jalozai
Le HCR réclame une suspension temporaire de la fermeture du camp de Jalozai
Mercredi le 22 août 2007
GENEVE - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a demandé au Gouvernement du Pakistan de suspendre temporairement la fermeture du camp de Jalozai, dans la Province frontière du Nord-Ouest. Il ne reste que six jours ouvrables avant la date officielle de fermeture et l'UNHCR s'inquiète fortement qu'à ce stade tardif de la période de rapatriement, des dizaines de milliers d'Afghans soient mis sous pression pour qu'ils partent, d'une manière qui conduira à une crise humanitaire cet hiver.
En vertu de l'accord tripartite signé récemment à Islamabad le 2 août, les Gouvernements de l'Afghanistan, du Pakistan et l'UNHCR ont convenu que les rapatriements devaient être volontaires et progressifs. Ils se sont également mis d'accord sur le fait que la fermeture en 2007 de quatre camps de réfugiés - Kacha Gari et Jalozai dans la Province frontière du Nord-Ouest, et Jungle Pir Alizai et Girdi Jungle au Baloutchistan - devrait prendre en compte les conditions de sécurité et la capacité d'absorption de l'Afghanistan.
Le camp de Kacha Gari a finalement été fermé fin juillet, après plusieurs mois de travail préparatoire. Cette approche mesurée a aidé à conclure pacifiquement cet exercice, au cours duquel près de 40 000 Afghans du camp sont rentrés en Afghanistan.
La date butoir de fermeture de Jalozai, fixée au 31 août, avait exceptionnellement été convenue plus tôt cette année, lors d'une réunion de la commission tripartite. La date limite initialement établie pour la fermeture, avec l'accord des différentes parties, était le 15 juillet. Cette date avait été choisie en se basant sur l'idée qu'elle offrirait suffisamment d'opportunités aux résidents du camp pour s'installer en Afghanistan. Les précédentes fermetures de camps organisées tard dans l'année ont abouti à des déplacements internes secondaires et au retour de familles dans des conditions de vie caractérisées par des hébergements de fortune inadéquats pendant l'hiver.
Le camp de Jalozai héberge une population de plus de 100 000 personnes, environ le double de celle de Kacha Gari. L'UNHCR estime qu'étant donné le délai extrêmement court tombant avant la fin du mois, il sera désormais impossible de gérer, depuis le camp de Jalozai, une opération de rapatriement à la fois sûre, volontaire et durable.
Selon l'accord réglementant la fermeture du camp, les Afghans peuvent choisir entre le rapatriement vers l'Afghanistan, ou le transfert vers des camps existants au Pakistan, désignés par le gouvernement. A ce jour, seuls 7 000 réfugiés résidant dans le camp de Jalozai ont décidé de rentrer volontairement en Afghanistan cette année ; aucun d'entre eux n'a encore opté pour le transfert vers des sites au Pakistan proposés par les autorités pakistanaises.
Selon les termes de l'accord sur l'enregistrement des Afghans, signé en avril 2006 entre le Pakistan et l'UNHCR, les personnes possédant une carte d'enregistrement (Proof of Registration) peuvent rester au Pakistan jusqu'à la fin de l'année 2009.
L'UNHCR a donc demandé au Pakistan de considérer la suspension provisoire de la fermeture du camp de Jalozai jusqu'en 2008, afin de permettre que le processus puisse se conclure d'une manière plus digne et plus maîtrisée. L'agence estime qu'un geste humanitaire d'une telle force, décidé avant le mois sacré du Ramadan et avant l'hiver, démontrerait une fois encore la générosité et l'hospitalité extraordinaires du Pakistan envers la population réfugiée afghane.