Le HCR est de plus en plus préoccupé par les conséquences des troubles au Tchad sur les réfugiés
Le HCR est de plus en plus préoccupé par les conséquences des troubles au Tchad sur les réfugiés
Lundi 4 février 2008
GENEVE - Une équipe de l'UNHCR a été dépêchée d'urgence lundi vers la frontière camerounaise située face à N'Djamena, la capitale tchadienne déchirée par les troubles, suite à des informations faisant état de milliers de ressortissants tchadiens fuyant les combats en cours dans la ville.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé toutes les parties impliquées dans le conflit tchadien à respecter les principes humanitaires et a exprimé sa préoccupation croissante quant au sort des centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées à travers le pays.
L'UNHCR et ses partenaires gèrent 12 camps de réfugiés dans l'est du Tchad accueillant quelque 240 000 réfugiés soudanais qui ont fui le Darfour, région du Soudan voisin. Un autre groupe de 50 000 réfugiés originaires de République centrafricaine est hébergé dans des camps situés dans le sud du Tchad. Par ailleurs, l'UNHCR fournit de l'aide à une partie des 180 000 déplacés tchadiens ayant fui des troubles survenus précédemment au Tchad.
« Des centaines de milliers de personnes déracinées au Tchad dépendent du soutien international et de l'acheminement extrêmement fragile de l'aide humanitaire qui doivent atteindre certaines des régions les plus désolées et isolées du pays », a indiqué le Haut Commissaire, depuis Paris. « Nous continuons à les aider, mais l'insécurité nous force à transférer certains de nos employés et menace de ralentir sévèrement le flot d'aide humanitaire vitale pour ces populations très vulnérables. Nous appelons d'urgence toutes les parties au conflit à respecter les principes humanitaires et à cesser les violences. Ces réfugiés et ces personnes déplacées ont suffisamment souffert. »
Pratiquement tous les employés de l'UNHCR ont été évacués de N'Djamena, alors que les combats se poursuivaient dans la ville et ses alentours, mais le personnel continue son travail dans la plupart des camps situés à l'est. Les employés de terrain de l'UNHCR, qui se sont rendus dimanche dans certains des camps situés dans l'est, ont rapporté que les réfugiés étaient extrêmement préoccupés par les troubles et soulagés de constater que les travailleurs humanitaires étaient encore présents dans la région. Une série d'attaques armées contre l'UNHCR et d'autres agences d'aide a contraint à évacuer la plus grande partie du personnel hors de la ville de Guéréda, dans l'est, la semaine dernière.
Au Cameroun voisin, les employés de l'UNHCR devraient arriver dans la ville frontalière de Kousséri lundi après-midi, afin d'évaluer le flot annoncé de milliers de Tchadiens qui sont entrés dans le pays après avoir fui N'Djamena, sur la rive opposée du fleuve Chari. Des fonctionnaires locaux ont dit à l'UNHCR que des « milliers » de Tchadiens avaient fui la ville et étaient en train de se rendre dans la zone de Kousséri via 15 points de passage. La Croix-Rouge camerounaise a rouvert un ancien centre d'accueil à Kousséri et l'équipe de l'UNHCR va également rouvrir l'ancien bureau de terrain de l'agence dans la ville.
Deux camions de l'UNHCR transportant des biens de secours sont aussi en route depuis Bertoua, dans l'est du Cameroun, où l'UNHCR intervient déjà pour aider 45 000 réfugiés centrafricains. Ce voyage devrait durer au moins deux jours. L'agence pour les réfugiés envisage également un pont aérien pour acheminer des biens de secours supplémentaires depuis ses entrepôts situés dans d'autres régions du monde - peut-être depuis Dubaï ou Copenhague.