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Le HCR envoie de l'aide aux réfugiés palestiniens expulsés de leur logement à Bagdad

Communiqués de presse

Le HCR envoie de l'aide aux réfugiés palestiniens expulsés de leur logement à Bagdad

9 Mai 2003

Le 9 mai 2003

Exprimant sa vive inquiétude quant au sort du nombre croissant de réfugiés palestiniens qui ont été expulsés de leur logement à Bagdad, le HCR a annoncé vendredi l'envoi d'un convoi d'aide humanitaire dans la capitale iraquienne afin de répondre à leurs besoins urgents. Dans le sud de l'Iraq, une équipe du HCR a aussi découvert que des dizaines de réfugiés iraniens avaient également été expulsés par les communautés locales.

Composé de trois camions, le convoi transporte du matériel d'aide pour quelque 2 000 personnes, et comprend notamment 400 tentes, 1 200 matelas et 2 000 couvertures ainsi que des réchauds, des jerricanes et du savon. Le convoi a traversé la frontière jordanienne vendredi matin et devait arriver dans la capitale iraquienne plus tard dans la journée. Les biens de secours seront remis au Croissant-Rouge palestinien qui en assurera la distribution aux Palestiniens délogés.

Selon des rapports émanant de Bagdad, environ 1 000 réfugiés palestiniens auraient déjà été chassés de leurs foyers depuis la fin de la guerre et camperaient dans des bâtiments désaffectés, ainsi que sur des terrains vagues, dans la capitale iraquienne.

Le HCR craint que plus des 60 000 à 90 000 réfugiés palestiniens qui vivent en Iraq ne risquent de perdre leurs foyers, certains propriétaires exigeant de récupérer des biens qu'ils avaient été contraints de louer pour des sommes minimes au gouvernement ba'thiste, qui les mettait à la disposition des réfugiés. Depuis la chute du régime, les loyers, parfois n'excédant pas un dollar par mois, n'ont pas été perçus par les propriétaires.

De nombreux réfugiés palestiniens vivant en Iraq s'y trouvent depuis 1948 ou sont les descendants de réfugiés arrivés lors du premier conflit israélo-palestinien. D'autres sont des déplacés plus récents, notamment ceux qui ont dû fuir le Koweït lors de la guerre du Golfe en 1991. La grande majorité des Palestiniens qui vivent en Iraq sont à Bagdad, mais il y a aussi quelques petites communautés dans d'autres régions du pays qui risquent d'être confrontées à des problèmes similaires.

Les Palestiniens vivant en Iraq relèvent de la compétence du HCR, contrairement aux réfugiés palestiniens des territoires occupés ou ceux qui vivent dans des pays ayant une frontière commune avec Israël, qui relèvent du mandat de l'UNRWA (l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Toutefois, jusqu'au récent changement de régime, l'assistance du HCR à ces Palestiniens était essentiellement d'ordre juridique, notamment au niveau de la délivrance de documents. L'assistance matérielle (y compris le logement et la nourriture), les soins médicaux et l'éducation leur ont été fournis par l'Etat iraquien en vertu de la loi nationale iraquienne de 1971 relative aux réfugiés.

Bien que cette assistance ait peut-être été moins importante que le régime iraquien ne l'avait laissé entendre, elle a sans doute créé un ressentiment parmi les citoyens iraquiens qui, à tort ou à raison, ont pu avoir le sentiment de recevoir moins d'aide du gouvernement que celle octroyée aux Palestiniens.

« Nous sommes préoccupés par ce que nous entendons car ces expulsions pourraient être le commencement de réactions brutales » a déclaré le chef de la mission du HCR en Iraq, Daniel Bellamy. « Rien de tout cela n'est de la faute des Palestiniens, mais s'ils sont perçus comme ayant été en quelque sorte favorisés par le gouvernement précédent, ils risquent d'en subir les conséquences. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous voulons revenir à Bagdad dès que les conditions de sécurité le permettront. »

Une équipe du HCR à Bassorah, dans le sud iraquien, a mercredi découvert plusieurs familles de réfugiés iraniens vivant dans un centre de transit désaffecté aux abords de la ville. Les réfugiés racontèrent qu'ils avaient été expulsés de leur logement à Dujaila - un site de réfugiés près de Al Kut, à mi-chemin entre Bassorah et Bagdad. Leurs possessions et leurs récoltes avaient été confisquées, ont-ils dit. Deux autres familles sont arrivées de Dujaila, ayant subi le même sort, pendant que l'équipe du HCR était encore sur place. Plus tard, à la frontière iranienne, l'équipe du HCR a encore découvert trois familles chassées de Dujaila, qui essayaient d'obtenir des permis pour se rapatrier en Iran.

Par petits groupes, les équipes du HCR sont récemment retournées à Bassorah dans le sud de l'Iraq et à Erbil, dans le nord. Toutefois, il n'y a actuellement pas de personnel international du HCR à Bagdad. C'est le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les mesures de sécurité (UNSECOORD), qui décidera combien de personnes du HCR et d'autres employés des Nations Unies retourneront à Bagdad, en fonction des résultats de l'évaluation en cours sur les conditions de sécurité dans la capitale.

Avant la guerre, le HCR venait également directement en aide à quelque 12 000 réfugiés iraniens, en majorité Kurdes, dans le camp de Al Tash, à l'ouest de Bagdad, ainsi qu'à plus de 9 000 Kurdes de Turquie, dans le camp de Makhmour, au sud-est de Mossoul.

Le HCR a maintes fois exprimé son inquiétude quant à la situation d'un groupe d'environ 1 000 réfugiés iraniens de Al Tash coincés dans le no man's land de la frontière jordanienne depuis trois semaines, après avoir dû s'enfuir du camp vers la fin de la guerre.

Les deux camps, Al Tash et Makhmour, ont depuis été visités par du personnel local du HCR ainsi que d'autres agences humanitaires, qui ont indiqué que la situation était raisonnablement satisfaisante. Toutefois, D. Bellamy du HCR a déclaré que l'agence pour les réfugiés attendait avec impatience le retour d'un plus grand nombre de personnel international dans le pays afin d'assurer le bon fonctionnement des deux camps et de prendre en charge les problèmes des Palestiniens. Le HCR souhaite en outre aller de l'avant pour préparer la réintégration des réfugiés iraquiens qui pourraient regagner leur pays.