Le HCR déplore l'expulsion de réfugiés par la Turquie ayant causé la mort de quatre personnes
Le HCR déplore l'expulsion de réfugiés par la Turquie ayant causé la mort de quatre personnes
Vendredi le 25 avril 2008
GENEVE (UNHCR) - Quatre hommes, dont un réfugié iranien, se sont noyés après qu'un groupe de 18 personnes ait été forcé par la police turque à traverser une rivière à fort débit, à la frontière sud-est de la Turquie et de l'Iraq, ont déclaré plusieurs témoins à l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
L'incident s'est déroulé le mercredi 23 avril dans une partie de la frontière ne faisant pas l'objet de patrouilles et située près du point de passage officiel de la frontière de Habur (Silopi), dans la province de Sirnak, au sud-est de la Turquie. Selon des témoins oculaires, les autorités turques avaient auparavant tenté d'expulser par la force 60 personnes de nationalités diverses vers l'Iraq par le point de passage officiel de la frontière. Les autorités frontalières iraquiennes avaient permis à 42 Iraquiens d'entrer dans le pays, mais refusé d'admettre 18 ressortissants iraniens et syriens. La police turque a ensuite emmené ces 18 personnes, dont cinq réfugiés iraniens reconnus par l'UNHCR, vers un lieu où la rivière sépare les deux pays, les forçant à traverser à la nage.
D'après les témoins interrogés par l'UNHCR, quatre personnes, dont un réfugié originaire d'Iran, ont été emportées par le fort courant de la rivière et se sont noyées. Leurs corps n'ont pas pu être retrouvés.
L'UNHCR est en contact avec les réfugiés ayant survécu via son bureau d'Erbil, dans le nord de l'Iraq. Ils sont profondément traumatisés par cette expérience, ont indiqué les employés de l'UNHCR.
L'UNHCR avait précédemment envoyé plusieurs communications au Gouvernement turc, lui demandant que les cinq réfugiés iraniens ne soient pas expulsés. Ils étaient tous en détention après avoir tenté de rejoindre la Grèce de façon irrégulière. Malgré les demandes de l'UNHCR, les réfugiés ont été embarqués à bord d'un bus, avec d'autres personnes qui devaient elles aussi être expulsées, et transportés mardi dernier vers la frontière iraquienne lors d'un voyage ayant duré 23 heures. L'UNHCR avait indiqué, dans de nombreuses communications envoyées au Gouvernement turc, ne pas considérer l'Iraq comme un pays d'asile sûr pour ces réfugiés.
L'UNHCR demande des clarifications au Gouvernement turc sur les circonstances entourant l'expulsion forcée de ces réfugiés et ces décès tragiques.