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Le HCR alerte sur l'inaction face à la recrudescence des déplacements forcés

Communiqués de presse

Le HCR alerte sur l'inaction face à la recrudescence des déplacements forcés

Le nombre de personnes déracinées dans le monde a franchi la barre des 120 millions en mai 2024. Les conflits au Soudan, à Gaza et au Myanmar entraînent de nouveaux déplacements et doivent être résolus de toute urgence.
12 Juin 2024
Rapport Tendances mondiales HCR 2023

GENÈVE - Les déplacements forcés ont atteint des niveaux historiques l'année dernière et cette année dans le monde, selon le dernier rapport sur les tendances mondiales du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

La tendance à la hausse des déplacements forcés, avec 120 millions de personnes déracinées en mai 2024, est la douzième augmentation annuelle consécutive et reflète à la fois la naissance de nouveaux conflits, la mutation de certaines situations existantes, ainsi que l'incapacité à résoudre des crises persistantes. Ce nombre équivaut à la population du Japon, le 12e pays le plus peuplé au monde.

Le conflit dévastateur en cours au Soudan est l'un des principaux facteurs à l'origine de cette hausse. Depuis avril 2023, plus de 7,1 millions de nouveaux déplacements ont en effet été enregistrés, et 1,9 million au-delà des frontières du pays. À la fin de l'année 2023, 10,8 millions de Soudanais étaient déracinés. Des millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur des frontières de la République démocratique du Congo et du Myanmar l'année dernière en raison de violents combats. L'UNRWA estime qu'à la fin de l'année dernière, jusqu'à 1,7 million de personnes (75 % de la population) avaient été déplacées dans la bande de Gaza en raison des violences dévastatrices, certains réfugiés palestiniens ayant fui à plusieurs reprises. La Syrie reste la plus grande crise de déplacement au monde, avec 13,8 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

« Derrière ces chiffres se cachent d'innombrables tragédies humaines. Ces souffrances doivent inciter la communauté internationale à agir de toute urgence pour s'attaquer aux causes profondes des déplacements forcés », souligne Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Il est grand temps que les belligérants respectent les lois fondamentales de la guerre et le droit international. Sans une meilleure coopération et des efforts concertés pour faire face aux conflits, aux violations des droits humains ainsi qu’à la crise climatique, le nombre des personnes déracinées continuera d'augmenter. Cela entraînera plus de misère et nécessitera des réponses humanitaires coûteuses. »

L'augmentation la plus importante du nombre de personnes déplacées concerne des personnes fuyant les conflits et qui restent dans leur propre pays, soit 68,3 millions de personnes selon l'Observatoire des déplacements internes, ce qui représente une augmentation de près de 50% en cinq ans.

Le nombre de réfugiés, et d'autres personnes ayant besoin d'une protection internationale, est passé à 43,4 millions en prenant en compte des personnes relevant des mandats du HCR et de l'UNRWA.

Une grande majorité des réfugiés sont accueillis dans des pays limitrophes, 75% d'entre eux résidant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire qui, ensemble, produisent moins de 20% du revenu mondial.

Le rapport indique en outre que dans le monde entier, plus de 5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et 1 million de réfugiés sont rentrés chez eux en 2023. Ces chiffres témoignent de certains progrès dans la recherche de solutions à plus long terme. Le nombre de personnes réinstallées a augmenté pour atteindre près de 160 000 en 2023.

« Les réfugiés - et les communautés qui les accueillent - ont besoin de solidarité. Ils contribuent effectivement aux sociétés lorsqu'ils sont intégrés et peuvent en faire davantage », ajoute le chef du HCR. « L'année dernière, des millions de personnes sont rentrées chez elles, ce qui représente une importante lueur d'espoir. Des solutions existent - nous avons vu des pays comme le Kenya ouvrir la voie à l'intégration des réfugiés - mais cela nécessite un véritable engagement. »

Le rapport propose également une nouvelle analyse de la crise climatique et de la manière dont elle affecte de plus en plus et de manière disproportionnée les personnes déracinées.

Compte tenu des immenses défis auxquels sont confrontées 120 millions de personnes déracinées, tels qu'ils sont décrits dans le rapport sur les tendances mondiales, le HCR reste fermement engagé à proposer de nouvelles approches et solutions pour aider les personnes forcées de fuir leur foyer, où qu'elles se trouvent.

FIN

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