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Le Haut Commissaire se réjouit de l'adoption du plan pour l'Afghanistan

Communiqués de presse

Le Haut Commissaire se réjouit de l'adoption du plan pour l'Afghanistan

5 Décembre 2001

BERLIN - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a salué mercredi l'accord historique conclu à Bonn qui ouvre la voie à la formation d'un gouvernement intérimaire en Afghanistan, assurant que le HCR apportera son soutien à l'avènement d'une paix durable qui pourra permettre le retour de millions d'Afghans.

S'adressant aux membres du Groupe de soutien à l'Afghanistan réunis à Berlin, M. Lubbers a noté que le retour des Afghans, qui constituent la plus importante population de réfugiés et de déplacés au monde, affectera positivement le processus de stabilisation, de réhabilitation et de redressement économique engagé dans leur pays.

Même avant le 11 septembre, a-t-il déclaré, il y avait au moins 3,5 millions de réfugiés afghans au Pakistan et en Iran et beaucoup d'autres dispersés dans plus de 70 pays. Depuis vingt ans, des dizaines de milliers de jeunes afghans sont nés en exil et n'ont jamais vu leur pays. A l'intérieur de l'Afghanistan, le sort de centaines de milliers de personnes déplacées n'est guère plus enviable.

« Actuellement un Afghan sur cinq est soit réfugié, soit déplacé. Leur capacité productive est potentiellement immense, il ne faut pas la mésestimer » a déclaré Ruud Lubbers dans un texte préparé. « Plus que de simples bénéficiaires de l'aide humanitaire, ces gens-là sont des agents de développement potentiels. »

L'histoire ne doit pas se répéter, a dit le Haut Commissaire. Des retours à grande échelle ont déjà eu lieu. Depuis 1988, le HCR et ses partenaires avaient facilité le retour de plus de 4,5 millions d'Afghans dans leur pays. Mais bien souvent, ces retours ont été compromis par des regains d'insécurité, des abus des droits de l'homme, par une économie en ruines et par la sécheresse. Aujourd'hui, une nouvelle occasion se présente aux Afghans et à la communauté internationale. « Nous devons faire en sorte que les conditions de retour soient satisfaisantes. »

A cause de la complexité régionale et des mouvements de population croisés, le HCR devra, selon M. Lubbers, maintenir une « approche à deux vitesses » qui sera centrée d'une part sur l'assistance à l'intérieur de l'Afghanistan et d'autre part sur les besoins des réfugiés dans les pays voisins. Ainsi, un nouveau plan d'action du HCR, récemment annoncé pour le premier semestre de l'année 2002, porte sur quatre points :

  • Le retour volontaire des réfugiés - Préparer la reprise des activités régionales de facilitation des retours volontaires. Celles-ci comprennent la définition et l'établissement des conditions favorables au retour ainsi qu'un soutien individuel et communautaire ad hoc aux personnes récemment rentrées.

  • Personnes déplacées - Procurer aide et protection aux personnes déplacées et à d'autres groupes vulnérables à l'intérieur de l'Afghanistan, dans le cadre d'un plan d'action inter-organisations de l'ONU.

  • Etat d'alerte - Maintenir les préparatifs nécessaires et une capacité de réaction adéquate dans la région.

  • Soutien aux réfugiés dans les pays d'asile - Poursuivre les opérations de protection et d'assistance aux réfugiés dans les pays d'accueil, qu'ils soient arrivés avant ou après le 11 septembre.

Au total, environ 900 000 bénéficiaires sont couverts par le plan, dont 500 000 personnes déplacées en Afghanistan, 300 000 nouveaux réfugiés au Pakistan et 80 000 en Iran, ainsi que 20 000 nouvelles arrivées potentielles dans les républiques d'Asie centrale. Ces chiffres ne concernent que les nouvelles opérations, à l'exclusion des opérations courantes pré-11 septembre, en Afghanistan comme dans les pays voisins, qui elles, sont couvertes par le programme annuel du HCR.

Le HCR, a répété le Haut Commissaire, s'engage entièrement dans l'effort concerté entrepris par les agences de l'ONU pour aider les personnes déplacées en Afghanistan.

« Même si les efforts du HCR en Afghanistan se concentrent sur le retour et la réintégration des anciens réfugiés, nous avons fait savoir au Coordinateur Humanitaire des Nations Unies que nous sommes prêts à nous impliquer dans les problèmes transversaux qui affectent aussi bien les réfugiés que les personnes déplacées » a dit M. Lubbers. « Ainsi, nous nous pencherons sur les questions de protection qui touchent les personnes déplacées comme les réfugiés. Avant le 11 septembre, de nombreuses organisations étaient déjà présentes auprès des personnes déplacées dans le nord et l'ouest du pays. Dans d'autres régions par contre, le HCR s'engage à endosser une responsabilité opérationnelle plus directe. Nous avons entamé des discussions avec l'OCHA et les autres agences pour nous impliquer auprès des personnes déplacées dans des régions spécifiques - par exemple le sud, l'est et les régions centrales de l'Afghanistan. »

Selon Ruud Lubbers, des milliers de personnes déplacées ont déjà regagné Kaboul et d'autres villes ces derniers jours. Des réfugiés aussi continuent de rentrer, en particulier d'Iran, mais en nombre encore limité. Les obstacles au retour « ne doivent pas être sous-estimés » selon M. Lubbers, qui cite la destruction des logements et des infrastructures et les millions de mines plantées dans le sol, comme certains de ces obstacles. A plus long terme, le HCR se penchera aussi sur un plan de rapatriement et de réintégration réparti sur plusieurs années.

Selon M. Lubbers, l'accord de Bonn marque une « tournant historique important. »

« Je félicite les participants pour la volonté dont ils ont fait montre de remettre l'Afghanistan sur le chemin de la paix, et pour leur engagement à travailler avec les équipes des Nations Unies dirigées par M. Lakhdar Brahimi » a-t-il dit. « Je suis particulièrement heureux de la nomination de deux femmes à des postes élevés. J'espère que les femmes auront l'occasion de jouer un rôle pivot dans la reconstruction d'un Afghanistan pacifique et démocratique. »