Guinée : départ du premier convoi de transfert de réfugiés dans la région du bec de perroquet - mise au point
Guinée : départ du premier convoi de transfert de réfugiés dans la région du bec de perroquet - mise au point
Le premier convoi mis en place afin d'évacuer des réfugiés se trouvant dans la région isolée du Bec de perroquet a quitté le camp de Kolomba mercredi après-midi. Il s'agit là du début d'une opération ayant pour but de transférer des dizaines de milliers de personnes dans des camps plus sûrs, à l'intérieur du pays. D'après le personnel du HCR présent sur place, le premier convoi transportait 315 réfugiés et leurs bagages, à destination d'un camp de transit à Katkama, situé à 120 km au nord-est. Quelque 30 000 autres réfugiés seront également transférés de Kolomba au cours de cette opération de transfert qui devrait se dérouler sur plusieurs semaines.
Le convoi de onze camions a pris la route pour Katkama en début d'après-midi pour un voyage de huit heures à destination de la région frontalière en proie à l'instabilité. Près d'un tiers du voyage se fera sur des routes non asphaltées. Katkama borde la région du Bec de perroquet, une avancée du territoire guinéen en Sierra Leone. Les combats qui font rage dans la région ont rendu difficile l'accès de l'aide humanitaire depuis septembre dernier. Le HCR et les autorités guinéennes souhaitent déplacer les réfugiés dans des camps à l'intérieur du pays où il sera plus facile de distribuer de l'aide et où ils seront plus en sécurité.
Les personnes transférées dans ces camps recevront des rations alimentaires pour le voyage jusqu'à Katkama où elles transiteront deux ou trois nuits avant d'être transférées, plus au nord, dans de nouveaux camps situés dans les préfectures de Dabola et d'Albadaria. Ces camps se trouvent à quelque 200 km de la région frontalière extrêmement instable.
Toutefois, certains réfugiés à Kolomba sont inquiets à l'idée de partir et préfèrent attendre encore un peu dans l'espoir que les conditions de sécurité s'améliorent pour pouvoir rentrer chez eux. Certains d'entre eux sont en effet réfugiés dans la région depuis dix ans et leurs villages d'origines se trouvent près de la frontière. Le HCR leur a expliqué que l'organisation ne pouvait pas leur fournir une assistance régulière dans cette dangereuse région frontalière, et qu'il ne pouvait leur garantir une aide suivie que dans les nouveaux camps. Le début de l'opération d'aujourd'hui devrait convaincre les réfugiés que le relogement demeure, pour l'instant, la meilleure solution. Le HCR poursuit sa campagne d'information à Kolomba et dans d'autres camps afin d'informer les réfugiés sur le but du plan d'évacuation et les raisons pour lesquelles il a été mis en oeuvre.
L'opération de transfert était censée commencer lundi, mais elle a été retardée à cause du refus de la plupart des réfugiés, à la dernière minute, de faire le trajet jusqu'à Katkama à pied car le nombre de véhicules était insuffisant. Le plan initial prévoyait en effet que seuls les réfugiés les plus vulnérables seraient transportés en camion jusqu'à Katkama, tandis que les plus valides marcheraient, recevant de l'aide dans des haltes prévues tout au long de la route. Face au refus des réfugiés de se déplacer à pied, le HCR s'efforce d'obtenir plus de camions pour pouvoir tous les transporter.
La durée de l'opération de transfert, au départ prévue jusqu'à fin mai, dépend désormais du nombre de camions supplémentaires obtenus. Le HCR a déjà mis à disposition un parc de 50 camions pour l'évacuation. Chaque jour, 25 camions serviront à transporter les réfugiés de Kolomba à Katkama, tandis que les 25 autres assureront le transfert depuis le camp de transit de Katkama vers les nouveaux camps plus au nord.