En Jordanie, réunion ministérielle des principaux pays hôtes de réfugiés syriens
En Jordanie, réunion ministérielle des principaux pays hôtes de réfugiés syriens
Camp de réfugiés de Zaatari, Jordanie, 4 mai 2014 - Le HCR ainsi que des Ministres d'Etat de l'Iraq, de la Jordanie, du Liban, de la Turquie et de l'Egypte se sont réunis aujourd'hui pour appeler à davantage d'appui international dans la réponse à l'impact humain croissant de la crise syrienne.
La réunion de haut niveau était co-présidée par Nasser Judeh, Ministre jordanien des Affaires étrangères et le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. Elle comprenait les participants suivants : Hoshyar Zebari, Ministre iraquien des Affaires sociales, Rachid Derbas, Ministre libanais des Affaires sociales, Ahmet Davutoglu, Ministre turc des Affaires étrangères et Hamdi Loza, Ministre adjoint égyptien des Affaires étrangères. Cette réunion a eu lieu dans le cadre de la coordination régionale de haut niveau entre le HCR et les principaux pays accueillant des réfugiés en réponse au l'afflux massif de réfugiés, le plus important depuis près de 20 ans.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont reconnu que la Syrie était devenue la plus importante crise de déplacement de populations au monde ainsi qu'une menace grandissante sur la paix et la sécurité dans la région. La charge représentée par l'accueil des réfugiés syriens est portée de façon disproportionnée par les cinq pays hôtes et les ressources de nombreuses communautés d'accueil sont mises à rude épreuve et proches du point de rupture.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont réaffirmé les résultats de la réunion de haut niveau qui s'était déroulée en Turquie le 17 janvier dernier au camp de réfugiés de Şanlıurfa Harran Kökenli en Turquie ainsi que de la conférence sur la solidarité et le partage de la charge avec les pays hôtes de réfugiés syriens, qui avait eu lieu lors du Comité exécutif du HCR début octobre 2013.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont réitéré l'impératif de renforcer la solidarité internationale et le partage de la charge supportée par les communautés hôtes et générée par plus de 2,7 millions de réfugiés syriens dans la région. Un appui massif de la communauté internationale demeure nécessaire. Il doit se traduire par un soutien bilatéral ainsi qu'une aide financière et au développement, afin de venir en aide aux pays hôtes confrontés aux demandes toujours plus nombreuses sur les services et l'infrastructure publics du fait de l'afflux de réfugiés.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont exhorté tous les pays hors de la région, sur la base du principe de solidarité et de partage de la charge, à maintenir leurs frontières ouvertes pour les Syriens en quête de protection et à faciliter leur accès légal aux territoires. A cet égard, ils ont également appelé ces pays à assouplir l'octroi de visas, à accélérer les procédures de regroupement familial et, enfin, à étendre les programmes de réinstallation et d'admission pour des motifs humanitaires.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont rappelé le coût inacceptable et continu du conflit syrien sur les civils et regrettent les tragiques pertes en vies humaines parmi la population syrienne qui sont provoquées par ce conflit. Ils rappellent la résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2014) et appellent à sa mise en oeuvre pleine et entière afin que l'aide humanitaire parvienne entièrement, en toute sécurité et sans entrave, à plus de neuf millions de personnes ayant besoin d'aide.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont appelé à améliorer l'assistance en Syrie et ont souligné la nécessité d'instaurer un environnement propice au retour des Syriens dans la sécurité et la dignité.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont souligné qu'il n'y a pas de solution humanitaire à cette crise politique et qu'il faut une solution politique pour mettre fin aux souffrances humaines, en rappelant qu'une solution militaire n'est pas possible pour faire cesser la crise en Syrie.
Ils ont déclaré qu'en l'absence d'une solution politique, la poursuite de ce conflit apporte des souffrances continues pour le peuple syrien. Ils ont souligné l'impératif moral et politique selon lequel la communauté internationale surmonte ses divergences et mette un terme à ce carnage.
Les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés ont convenu que la nature prolongée de la crise en Syrie nécessite la formulation de nouvelles approches innovantes pour répondre aux défis sans cesse croissants auxquels sont confrontés les pays hôtes.
Selon les Ministres et le Haut Commissaire pour les réfugiés, le plan régional 2014 d'aide aux réfugiés syriens est financé seulement à hauteur de 25% et ils ont exhorté les pays donateurs à continuer leur appui si la situation empire. Les fonds déjà reçus, soit un milliard de dollars, ont permis aux pays hôtes, au HCR et à ses partenaires, de fournir une aide nécessaire à la survie à des millions de personnes. Ils ont noté que le soutien financier direct demandé par les pays hôtes, dans le cadre de cet appel de fonds, n'est pas suffisamment financé.
Ils ont exhorté les pays donateurs à remplir leurs engagements suite à la seconde conférence internationale humanitaire sur les annonces de contributions qui s'est tenue au Koweït en janvier 2014. Ils leur ont demandé d'appuyer massivement et directement les gouvernements ainsi que de mettre en oeuvre leurs différents plans d'action au niveau national pour la résilience et le développement, afin de répondre à l'impact dramatique de la crise syrienne sur la situation économique et la société civile de chacun des pays limitrophes.
Ils ont exprimé leur gratitude à la Jordanie qui accueillait cette réunion et ils se sont félicités de l'offre du Liban de l'organiser la prochaine fois. Ils ont déclaré leur solidarité et leur soutien aux autorités libanaises en cette période difficile. Ils ont fait part de la nécessité de mettre en oeuvre des programmes visant à venir en aide aux communautés hôtes au Liban et en Jordanie.